Téhéran a retiré l’accréditation d’une inspectrice onusienne à la suite d’un incident « la semaine dernière » lors d’un « contrôle » à l’entrée de l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz, dans le centre de l’Iran, selon un communiqué officiel.
Lors de ce contrôle, cette inspectrice de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) « a déclenché une alarme », suscitant l’inquiétude qu’elle puisse porter sur elle « un produit suspect », indique ce communiqué mis en ligne jeudi sur le site officiel de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA).
« Cette décision s’explique par les inquiétudes en ce sens que cette inspectrice de l’Agence aurait eu sur elle des matières suspectes ; il est de coutume que tous les inspecteurs et tous leurs bagages passent les contrôles de sécurité au moment d’arriver dans n’importe quelle installation nucléaire du pays », a expliqué la direction des relations étrangères de l’OIEA.
Et d’ajouter: « Apparemment, l’alarme du système de contrôle du site d’enrichissement de Natanz a été déclenchée au moment de l’arrivée de cette inspectrice de l’Agence internationale de l’énergie atomique sur ce site. C’est pourquoi ses bagages ont été contrôlés et l’entrée dans cette installation lui a été refusée. L’Iran a ensuite informé l’AIEA que la réception de cette inspectrice avait été annulée. »
Le communiqué ajoute que la République islamique d’Iran a également appelé à la coopération de l’AIEA afin de poursuivre l’enquête à ce sujet, ce que l’Organisation internationale de l’énergie atomique a accepté dans une note verbale. L’individu en question a par la suite quitté l’Iran à destination de Vienne, laissant naturellement sa mission inachevée, ajoute aussi le communiqué de l’OIEA.
Le rapport ajoute que l’enquête se poursuite et le représentant permanent iranien au sein de l’AIEA devra remettre, ce jeudi 7 novembre, un rapport complet à ce propos au Conseil des gouverneurs de l’Agence.
Selon une source proche de l’AIEA, les 35 membres du conseil des gouverneurs de l’Agence doivent se réunir jeudi matin pour une séance spéciale consacrée à l’Iran.
La question de l’incident survenu à Natanz et du retrait de l’accréditation de l’inspectrice est au menu de cette réunion, a-t-on indiqué de même source à l’AFP Vienne.
Enrichissement d’uranium à Fordo
Entre-temps, l’Iran a repris ce jeudi 7 novembre ses activités d’enrichissement d’uranium à l’usine souterraine de Fordo, conformément à sa décision annoncée mardi de réduire encore un peu plus ses engagements pris devant la communauté internationale en 2015 sur son programme nucléaire.
« Dans les premières minutes de la journée de jeudi […] la production et collecte d’uranium enrichi [a démarré] dans les installations de Fordo », à environ 180 km au sud de Téhéran, indique un communiqué de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA).
Le texte précise que « toutes ces activités ont été réalisées sous le contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique » (AIEA), organe de l’ONU chargé du contrôle du programme nucléaire iranien.
La reprise de ces activités gelées en vertu de l’accord sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015 avait été annoncée mardi par le président iranien Hassan Rohani, au lendemain de l’expiration d’un délai donné par Téhéran aux autres Etats encore parties à ce texte (Chine, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) pour qu’ils l’aident à surmonter les conséquences du retrait des Etats-Unis de ce pacte en 2018.
La mesure marque la quatrième phase du plan de réduction des engagements iraniens lancé en mai, en riposte au retrait américain.
Par cette politique, Téhéran entend faire pression sur les autres parties pour qu’elles l’aident à contourner les sanctions rétablies par Washington.
En vertu de l’accord sur le nucléaire iranien, la République islamique est soumise au régime d’inspection le plus strict jamais mis sur pied par l’AIEA afin de s’assurer de la nature exclusivement civile du programme nucléaire iranien.
Source: Avec AFP