Le président français, Emmanuel Macron, rencontrera, ce mardi 1er septembre le chef du bloc parlementaire du Hezbollah Mohammed Raad, convié à la résidence des Pins à Beyrouth parmi d’autres responsables politiques.
Georges Malbrunot constate dans Le Figaro qu’Emmanuel Macron a consacré, pour la première fois depuis la naissance du Hezbollah, en 1982, en entretien en direct avec un de ses membres lors de sa visite au Liban, le 6 aout.
Dans un article publié lundi 31 aout par Le Figaro, Malbrunot poursuit: ‘Quelques instants après, lors de sa conférence de presse, Macron enfonçait le clou en réponse à une journaliste libanaise qui lui demandait s’il pouvait accepter des membres du «Hezbollah terroriste» dans un futur gouvernement. «Le Hezbollah a des députés élus par les Libanais, il fait partie de la scène politique», assurait Macron. Sous-entendu: je ne peux pas le rayer de la carte.
Message bien reçu par le Hezbollah. Le lendemain, (Sayed) Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, saluait «la visite positive» de Macron.
«Emmanuel Macron a réellement une approche différente de celle des États-Unis, se félicite l’analyste Walid Charara, proche du Hezbollah. Après l’explosion, il a dit publiquement aux Américains que leur politique de pressions allait échouer, qu’ils allaient étouffer le Liban, et que la seule force qui ne s’effondrerait pas, c’est le Hezbollah ».’
‘En coulisses, des messages avaient été passés ces dernières semaines entre Paris et le Hezbollah’, dévoile en outre Malbrunot.
Citant une source française, Malbrunot affirme que «Macron leur a dit en substance: on ne vous ennuie pas sur la question de vos armes et sur deux ou trois points qui vous importent ; mais en contrepartie, vous mettez de l’oxygène dans le système. Acceptez de jouer le jeu, car on ne peut plus continuer comme cela, et vos partisans couleront avec le système.»
Le président français avait sommé toutes les parties libanaises à s’engager sur la voie des réformes indispensables à la survie d’un pays au bord de la faillite.
Et Malbrunot de conclure : ‘«Est-ce qu’il y a un mandat américain pour soutenir les efforts français?», se demande Walid Charara. En attendant, la veille de l’arrivée de Macron, le secrétaire général du Hezbollah, (Sayed) Hassan Nasrallah, a affirmé qu’il était prêt à discuter du «nouveau contrat politique» que le président français tente de mettre sur pied au cours de sa visite au Liban. «À condition qu’il s’agisse d’un dialogue libanais et que ce soit la volonté de toutes les parties libanaises», a ajouté (Sayed) Nasrallah. Un oui mais, en quelque sorte’.
Source: Avec Le Figaro