Le missile Quds2 qui a bombardé le lundi 23 novembre une station de distribution de la compagnie pétrolière Saudi Aramco à Djeddah semble inquiéter sérieusement les médias israéliens.
Ces derniers se sont arrêtés sur les déclarations du membre du bureau politique d’Ansarullah Abdel Wahhab Al-Mahbachi qui avait précisé après le tir que ce missile ailé « est conçu pour frapper Eilat », le port israélien en Palestine occupée. Ils semblent prendre au sérieux ses menaces indirectes. Le gouvernement de Sanaa a plusieurs fois accusé Israël d’être de mêche dans la guerre contre le Yémen.
La menace est d’autant plus pesante pour l’entité sioniste qui vante sa supériorité militaire, que ce missile balistique est fabriqué par l’unité de la force balistique de l’armée yéménite et des comités populaires d’Ansarullah.
Selon le porte-parole des forces de Sanaa, le général Yahia Sarii, ce missile dernier cri de l’industrie militaire yéménite a été expérimenté plusieurs fois en Arabie saoudite et a fait ses preuves en bombardant hier la station Aramco, touchant sa cible avec précision.
Des images satellites diffusées ce mardi 24 novembre ont montré une partie des dommages causés à l’un des réservoirs de la station. Le géant pétrolier Saudi Aramco a lui aussi reconnu qu’une frappe des forces yéménites sur son usine de Djeddah avait causé un « grand trou » dans le toit d’un réservoir de pétrole, déclenchant une explosion et un incendie.
L’un des avantages du missile Quds2 est que son survol se fait relativement à basse altitude. Ce qui lui permet d’échapper mieux que les autres aux systèmes anti missiles saoudiens, dont les radars perdent de leur efficacité dans ces conditions-là.
Il a pu franchir plusieurs couches de systèmes anti balistiques que l’Arabie saoudite venait de s’acquérir récemment, dont les Patriot PAC-3 et les THAAD américains. Ces systèmes auraient devaient être actionnés pour faire face aux frappes d’Ansarullah, surtout autour des installations pétrolières d’Aramco.
Faisant partie des missiles ailés, Quds2 jouit de capacités d’adaptation aux changements sur le sol.
Autre avantage : il a pu traverser au moins la distance de 900 km qui sépare la frontière yéménite du littoral occidental de l’Arabie, sur la mer Rouge.
A noter que le port d’Eilat est le seul port israélien situé sur la mer Rouge, au nord du golfe d’al-Akabat. Il a été inauguré en 1955 pour des fins commerciales.
Un chroniqueur israélien de la chaine Canal13 a constaté quant à lui que le tir de missiles yéménite contre Aramco a eu lieu le jour même où été annoncée la rencontre qui a réuni le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le prince héritier saoudien Mohamad ben Salmane dans la cite Neomi, selon les médias israéliens.
« L’Iran a accéléré son rythme et a envoyé la milice qui a menacé « Israël », pour que nous puissions entendre l’homme de la milice houthie menacer « Israël » qu’ils savent quand lancer le missile. Et il semble qu’ils étaient au courant aussi sur le sujet de la réunion », a-t-il dit selon la traduction de la télévision libanaise d’information al-Mayadeen Tv.
Selon lui l’Arabie saoudite sait très bien qu’elle a besoin d’Israël sur la question sécuritaire.
«L’Arabie saoudite n’en a cure des touristes israéliens ou des survols aériens ou autres. Ce qui lui importe est une seule chose, ce qui va se passer après Trump c’est pour cela qu’elle réclamé la rencontre. Dans le fond, il y a beaucoup de tension », a-t-il estimé.
Source: Médias