Le chef du Courant patriotique libre au Liban, le député Gebran Bassil, a déclaré ce dimanche 10 janvier lors d’un point de presse que le siège imposé au Liban est le résultat des choix qu’il a faits face à Israël et non à cause du Hezbollah.
Selon lui, l’entité sioniste « veut voir des États sectaires autour d’elle et veut que les chrétiens quittent la région. »
Bassil a déclaré: « Je me demande comment il peut y avoir des Libanais qui ne comprennent pas que le prix que le Liban a payé depuis 73 ans est à cause d’Israël et de la cause palestinienne, et cela n’a rien à voir avec le Hezbollah »,
Et d’ajouter : « En 1948, 1967, 1973, 1975, 1978 et 1982, il n’y avait pas de Hezbollah. Le parti a été créé après l’invasion israélienne de 82% du sol libanais »
Selon lui « celui qui croit qu’en divisant la région, le Liban serait épargné est induit en erreur. Et celui qui croit qu’en divisant le Liban, il serait à l’ abri et renforcé est vide. »
« Comment peut-il y avoir un seul Libanais conscient qui puisse admettre qu’il faut se soumettre à Israël? », s’est-il interrogé.
« Ce qui nous est proposé, c’est la reddition et pas la paix. Ce qui nous est suggéré est une recette pour une guerre interne et la fragmentation des pays environnants, en tête le Liban, en raison de la coexistence islamo-chrétienne. Qui pourrait-il croire que nous ne sommes pas pour la paix ? Nous sommes les fils de la doctrine de la paix. Mais une paix sans justice est la consécration de l’injustice. Nous sommes pour une paix juste, globale et durable, conformément à l’initiative du roi Abdallah» a-t-il déclaré. En allusion à l’initiative de paix proposée par la Ligue arabe en 2002 et basée sur l’équation de la terre contre la paix.
Bassil a souligné que «le blocus est une carte de pression pour admettre le maintien des déplacés et des réfugiés et pour avancer vers la normalisation, sans restaurer les droits et sans protéger nos ressources et nos richesses, en particulier les ressources gazières maritimes.»
Il a ajouté: «Le blocus qui nous est imposé est une carte de pression. Nous, en tant que Libanais, avons contribué à alourdir son poids sur nous en raison de notre comportement et de notre corruption, et en raison du manque de sensibilisation chez certains et de l’augmentation de la collaboration chez d’autres. »
Il a poursuivi:« Ils nous ont accusés d’utiliser l’épouvantail de l’implantation (des Palestiniens au Liban, ndlr). Je vous demande de quel projet de paix proposé maintenant avez-vous entendu ou lu et dans lequel une solution est suggérée pour garantir une place pour le retour des réfugiés? Ou avez-vous entendu parler d’une initiative internationale sur le retour des Syriens déplacés? »
Bassil a expliqué: « Notre système politique n’est pas sacré et nous pouvons le développer. Notre système financier non plus ne l’est pas. Nous pouvons le changer en remplaçant les emprunts aux intérêts élevés en des investissements avec un faible intérêt. Ni notre économie rentière non plus n’est inévitable et nous pouvons la convertir en production. »
« Notre économie est petite et peut évoluer du moment qu’elle sera en bonne santé et fiable », a-t-il continué.
Évoquant la situation sanitaire et la pandémie du nouveau coronavirus au Liban où le nombre des cas dépasse les 250.000 depuis sa propagation en février 2020 , M. Basil a déclaré: « les vaccins américains, anglais, chinois, russes et autres doivent être disponibles au Liban, afin que les Libanais puissent avoir la liberté de choisir et de sortir rapidement de cette crise qui a frappé notre économie, déjà malmenée, qui a ôté la vie à de nombreux êtres chers et menace la vie de nos familles et de nos amis. »
D’autre part, Bassil a déclaré: «Tout comme la confiance entre l’État et le peuple a été rompue en 2019, nous espérons qu’elle sera rétablie en adoptant en 2021, la lutte contre la corruption ainsi que des réformes, puis deuxièmement en mettant fin au blocus international.»
Il a estimé que «le Liban doit mettre en œuvre des politiques de réforme qui restaurent la confiance de la communauté internationale en lui. Sans se soumettre aux diktats politiques étrangers qui vont à l’encontre de ses intérêts ».
Concernant la crise gouvernementale, alors que le Premier ministre désigné Saad Hariri tarde à former le cabinet ministériel en raison de son insistance pour s’accaparer la nomination des portefeuilles, M. Bassil a indiqué: «Non seulement la règle de compétence a été violée avec le Premier ministre, mais aussi avec les ministres.»
«Que veut dire le fait de vouloir combiner chez un ministre deux ministères tels que les Affaires étrangères et l’Agriculture ou les Affaires sociales et l’Environnement?», a-t-il demandé.
Il a dit: «Nous sommes d’accord avec l’initiative française de former un gouvernement de spécialistes à commencer par son chef puis par ses ministres. On s’était mis d’accord pour nommer l’ambassadeur Mustafa Adib (comme Premier ministre avant M. Hariri, ndlr) mais il a été écarté . La base populaire le permet, mais la règle de compétence ne le permet pas, alors quelle est la compétence du Premier ministre actuellement nommé? »
Estimant que «le gouvernement doit prendre des décisions importantes dans tous les domaines», M. Bassil a assuré ne pas avoir confiance en Saad Hariri « pour qu’il entame à lui seul la réforme au Liban »
« Nous lui imputons la responsabilité de la politique qui a mené le pays à ce qu’il est actuellement», a-t-il estimé.
Et de conclure : « Ils veulent que nous lui signions un chèque à blanc et ils croient que le Président de la république se doit de le signer. Même selon la constitution de Taëf, le Président de la république est dans l’obligation d’émettre un décret gouvernemental en accord avec le Premier ministre. »
Source: ANI