« Israël » a annoncé mardi la construction de 2.500 logements de colonisation en Cisjordanie occupée, la plus importante annonce du genre depuis des années, exploitant de nouvelles réalités à Washington a priori plus favorables au gouvernement de Benjamin Netanyahu.
L’organisation israélienne anti-colonisation la Paix maintenant a dit ne pas avoir connaissance de plan de colonisation aussi considérable annoncé depuis 2013 et l’ONU comme l’Union européenne ont critiqué cette mesure.
C’est la deuxième décision israélienne relative à la colonisation en deux jours, après le feu vert donné dimanche à la construction de 566 logements dans des quartiers de colonisation de l’Est de Jérusalem AlQuds occupée.
Cette annonce reflète la volonté clairement affichée par le gouvernement israélien de profiter de la nouvelle donne créée selon lui par l’élection de Donald Trump, après les huit années passées à la Maison Blanche par Barack Obama, opposé à la colonisation.
« Nous construisons et nous continuerons à construire », a tweeté Benjamin Netanyahu.
L’ONU a en revanche dénoncé cette nouvelle mesure. « Il n’y a pas d’alternative à une solution à deux Etats », a déclaré le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric.
« A cet égard, toute décision unilatérale qui peut faire obstacle à l’objectif des deux Etats inquiète fortement le secrétaire général » Antonio Guterres.
L’Union européenne a elle aussi estimé que cette mesure était « regrettable » et « affaiblissait encore davantage la perspective d’une solution à deux Etats ».
La direction palestinienne a elle aussi condamné la nouvelle annonce. « La communauté internationale doit immédiatement réclamer des comptes à Israël », a dit à l’AFP le numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat.
Silence de la Maison Blanche
Cependant, la Maison Blanche a refusé de commenter mardi l’annonce israélienne.
Interrogé sur le sujet lors d’un point de presse, Sean Spicer, porte-parole de Donald Trump, a esquivé: « Israël continue à être un allié très important des Etats-Unis », a-t-il répondu.
Le président « veut se rapprocher d’Israël », a-t-il simplement ajouté.
‘Chance formidable’
Les colonies sont illégales au regard du droit international.
Une grande partie de la communauté internationale les considère comme un obstacle majeur à la paix entre Israéliens et Palestiniens, toujours insaisissable après des décennies.
Cette opposition a donné lieu le 23 décembre à l’adoption par l’ONU d’une résolution condamnant la colonisation, rendue possible par la décision exceptionnelle de l’administration Obama de ne pas opposer son veto.
- Netanyahu signalait encore lundi combien la situation avait changé avec l’investiture de M. Trump. Après huit années de « pressions énormes » au sujet de l’Iran et des colonies, « nous sommes en face d’une chance formidable pour la sécurité et l’avenir d’Israël », disait-il.
Netanyahu a promis dimanche soir devant des ministres qu’il levait toutes les restrictions à la colonisation à l’Est de Jérusalem occupée, ont rapporté différents médias dont les informations n’ont pas été démenties.
Colonie préférée de Trump
Une centaine de logements verront par ailleurs le jour dans la colonie de Bet El, près de Ramallah, à l’importante signification historique pour le mouvement des colons.
Le quotidien israélien Haaretz a décrit Bet El comme « la colonie préférée de l’équipe Trump en Cisjordanie ».
Celui que M. Trump a choisi pour devenir le prochain ambassadeur des Etats-Unis en « Israël », David Friedman, est à la tête d’une organisation américaine qui verse chaque année des millions de dollars à Bet El, a affirmé le journal en précisant que les parents du gendre juif de M. Trump, Jared Kushner, et M. Trump lui-même ont versé des contributions à la colonie.
Avec AFP