Les Etats-Unis ont sollicité la Chine par voie diplomatique à propos d’une réduction de ses achats de pétrole iranien, a-t-on appris mardi de représentants américain et européen, alors que Washington cherche à convaincre Téhéran de reprendre les négociations sur l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien.
Les achats de brut iranien par des entreprises chinoises sont vus comme une bouée de sauvetage pour l’économie de l’Iran face aux sanctions américaines, lesquelles sont destinées à enrayer les exportations iraniennes afin de pousser Téhéran à effectuer des concessions sur le nucléaire.
« Nous sommes informés des achats de pétrole iranien effectués par des entreprises chinoises », a dit un haut représentant américain s’exprimant sous couvert d’anonymat. « Nous avons utilisé nos moyens de sanctions pour répondre aux contournements de l’Iran, dont les échanges commerciaux avec la Chine, et continueront de le faire si nécessaire ».
Toutefois, a poursuivi ce représentant, « nous avons effectué sur cette question une approche diplomatique avec la Chine dans le cadre de notre dialogue sur la politique à l’égard de l’Iran et, de manière générale, cela est une approche plus efficace pour répondre à nos préoccupation.
Séparément, un représentant européen a indiqué qu’il s’agissait de l’une des questions qui avait été soulevées par la numéro deux du département d’Etat américain, Wendy Sherman, lors de sa visite en Chine fin juillet.
Pékin protège Téhéran, a dit ce représentant, laissant entendre que l’un des principaux points épineux pour l’Occident est la quantité de pétrole que la Chine se procure auprès de l’Iran.
Aucun commentaire n’a été obtenu dans l’immédiat auprès du département d’Etat américain.
Les estimations effectuées par la firme Kpler situent les importations chinoises de brut iranien à une moyenne de 553.000 barils par jour entre janvier dernier et août.
On ne sait pas dans quelle mesure Pékin pourrait se montrer à l’écoute de la démarche de Washington, alors que les relations sino-américaines se sont dégradées cette année à un niveau sans précédent depuis des décennies du fait de querelles sur un éventail de sujets – droits de l’homme et pandémie de coronavirus notamment.
Washington et Téhéran ont entamé en avril dernier des pourparlers indirects à Vienne, où fut signé en 2015 le Plan d’action global commun (PAGC, ou JCPOA en anglais), sous l’égide des puissances mondiales toujours parties prenantes de l’accord.
Ces discussions destinées à ramener l’Iran et les Etats-Unis dans le cadre du PAGC ont été ajournées en juin, dans la foulée de l’élection présidentielle iranienne, laquelle a débouché sur la victoire d’Ebrahim Raïssi, partisan d’une ligne dure à l’égard de l’Occident.
Téhéran a exprimé son intention de reprendre les négociations de Vienne dans les prochaines semaines, sans donner de calendrier précis. Ebrahim Raïssi a souligné qu’il voulait qu’une reprise des pourparlers aboutisse à la levée des sanctions américaines.
Source: Sputnik