Un officier de l’armée israélienne, incarcéré depuis 2017 pour de multiples délits sexuels, y compris le viol des Palestiniens, n’a pas été renvoyé par l’armée, ont rapporté les médias israéliens.
Le site d’information Ynet a déclaré que l’officier, dont le nom ne peut être publié, a réussi à convaincre Tsahal qu’il devait rester dans l’armée, en présentant des lettres de recommandation de son commandant et des certificats d’excellence qu’il avait reçus pendant son service.
Selon Ynet, le soldat a commencé à commettre la série d’infractions sexuelles contre des Palestiniens entre 2013 et 2015.
Un tribunal militaire a autorisé les médias à rapporter mercredi que le soldat est emprisonné pour ce viol et agressions sexuelles contre d’autres femmes et un homme palestiniens et les avoir extorqués pour des faveurs sexuelles, entre autres crimes, mettant ainsi fin à un embargo sur l’affaire qui durait depuis des années.
Il avait été une première fois mis en examen au début de l’année 2016 mais le dossier avait été soumis à un embargo strict, qui avait seulement permis aux médias d’information, à l’époque, d’invoquer de « graves accusations de crimes sexuels et d’atteinte aux mœurs ».
Il avait été reconnu coupable presque un an plus tard, au mois de décembre 2016, et avait écopé d’une peine d’onze ans d’emprisonnement deux mois après. Le major avait été de surcroît dégradé et sommairement renvoyé de l’armée.
Il avait aussi été condamné à verser 18 000 shekels en dommages et intérêts à la femme qu’il avait violée et 9 000 shekels à celle qu’il avait sexuellement exploitée.
A l’époque de sa condamnation, l’armée israélienne avait indiqué que l’homme avait été condamné pour « délits sexuels, harcèlement sexuel, pots de vin, fraude, abus de confiance », ajoutant qu’il avait « outrepassé ses pouvoirs au point de poser un risque pour la sécurité nationale ». Peu de détails de l’affaire avaient encore pu être rendus publics à ce moment-là.
Ainsi, le soldat aurait violé une femme palestinienne venue le voir pour recevoir un permis de travail au sein des territoires occupés, et ce, à au moins deux occasions. Il aurait aussi harcelé sa victime, tentant d’obtenir d’elle d’avoir des relations sexuelles avec d’autres partenaires également.
Le tribunal militaire – se basant, en partie, sur les enregistrements réalisés par la victime – avait déterminé que lors du premier viol, l’homme avait contraint la Palestinienne à avoir des relations sexuelles avec lui et qu’ensuite, il lui avait fait laver le sol avant de lui donner son permis de travail.
Quelques jours plus tard, il l’avait contactée et lui avait dit qu’il avait annulé le permis, l’obligeant une fois encore à avoir des relations sexuelles pour l’obtenir à nouveau.
Dans les deux cas, la Palestinienne avait refusé ses demandes de relations sexuelles et dans les deux cas, il avait menacé de lui reprendre son permis si elle faisait part des viols à qui que ce soit.
Il avait été aussi reconnu coupable de corruption en obligeant une femme palestinienne à avoir des relations sexuelles avec lui à plusieurs reprises en échange d’un permis de travail.
De plus, l’officier avait été reconnu coupable de multiples chefs de harcèlement sexuel pour avoir réclamé de manière répétée à un Palestinien et à l’une de ses relations d’avoir des relations sexuelles avec lui.
Dans un dossier quelque peu distinct, le soldat avait aussi été condamné pour avoir partagé des informations émanant des services de sécurité du Shin Bet avec deux femmes palestiniennes qui lui avaient demandé un permis de travail.