Lors de son sommet annuel, l’Union africaine (UA) a choisi, le dimanche 6 février, de ne pas afficher ses dissensions en suspendant le débat sur le sujet hautement sensible de l’accréditation d’Israël à l’organisation en tant qu’observateur.
Source de vifs débats parmi les 55 États membres, le sujet a été « suspendu » et le débat prévu dimanche après-midi reporté, évitant une crise inédite au sein de l’organisation panafricaine adepte du consensus, rapporte l’AFP.
La décision d’accréditation d’Israël, prise en juillet par Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine, divise l’organisation.
Plusieurs États membres, dont l’Afrique du Sud et l’Algérie, s’en sont indignés, estimant que ce choix va à l’encontre des déclarations de l’organisation soutenant les Territoires palestiniens.
Dans un discours samedi, le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, avait demandé aux dirigeants africains de retirer l’accréditation d’Israël.
Les coups d’État condamnés « sans équivoque »
Les dirigeants africains ont en revanche parlé d’une seule voix pour condamner « sans équivoque » la récente « vague » de coups d’État sur le continent.
Les putschs qui ont secoué le continent durant l’année écoulée – le dernier au Burkina Faso, il y a deux semaines – était un sujet inévitable pour le sommet annuel de l’UA.
Lors de la réunion du Conseil de paix et de sécurité, « chaque dirigeant africain de l’assemblée a condamné sans équivoque (…) la vague de changements anticonstitutionnels de gouvernement », a déclaré son dirigeant, Bankole Adeoye.
L’UA « ne tolérera aucun coup d’État militaire sous quelque forme que ce soit », a-t-il ajouté, rappelant que tous les pays ayant connu des putschs ont été suspendus.
« À aucun moment dans l’histoire de l’Union africaine, nous n’avons eu quatre pays suspendus en 12 mois : le Mali, la Guinée, le Soudan et le Burkina Faso », a-t-il ajouté.