Biden et ses alliés européens ont décidé d’abandonner leur approche «Gardez vos amis proches mais vos ennemis plus proches » au profit du contraire.
L’idée des occidentaux consiste à croire qu’en infligeant suffisamment de souffrance au peuple russe cela provoquerait une réaction politique qui pourrait conduire à l’éviction de Poutine du pouvoir.
Mais pour que cette souffrance infligée au peuple apporte un changement politique intérieur significatif, l’Occident devrait conserver une certaine relation économique avec la Russie. Sinon, si les relations sont totalement coupées, la douleur certes intense sera de courte durée.
De lui-même, Poutine n’aurait jamais pu séparer la Russie de l’Occident, et ainsi isoler la société russe – et, par extension, sa capacité à gouverner – des sanctions occidentales.
Ici, les États-Unis et l’Europe rendent à Poutine une énorme faveur, les sanctions radicales actuelles lui donnent la possibilité de couper radicalement la Russie de son association économique avec l’Occident sans subir les conséquences politiquement fatales d’être considéré comme l’ayant fait de sa propre initiative.
Grâce aux sanctions imposées par les États-Unis, Poutine pourra désormais neutraliser définitivement la classe des oligarques russes.
Les sanctions ont également neutralisé politiquement cette partie de la classe moyenne russe qui était économiquement liée aux entreprises, biens, services et cultures occidentaux.
Poutine a obtenu son divorce d’avec l’occident sans pour autant en payer un prix politique significatif.
Par Scott Ritter : ancien officier du renseignement du Corps des Marines des États-Unis dont le service au cours d’une carrière de plus de 20 ans comprenait des périodes de service dans l’ex-Union soviétique mettant en œuvre des accords de contrôle des armements. Il a servi dans l’état-major du général américain Norman Schwarzkopf pendant la guerre du Golfe et plus tard puis en tant qu’inspecteur en chef des armes à l’ONU en Irak de 1991 à 1998.
Sources : Energy Intel ; Bruno Bertez