Le bureau de presse du Hezbollah a publié un communiqué dans lequel il a rappelé l’horreur du massacre perpétré en 1978 par les Forces libanaises contre les Frangié, à Ehden au nord du Liban.
« Cette opération criminelle représente la pire image de la guerre civile qui a balayé le Liban au cours de la période passée », déplore le texte publié le 13 juin à l’occasion de la commémoration de cette tragédie.
« Jusqu’à présent, les causes du massacre d’Ehden n’ont pas été étudiées ni ses résultats documentés. Ni les leçons que les Libanais devraient en tirer ne l’ont été », a-t-il insisté.
Selon la déclaration, « le but des criminels dans le massacre d’Ehden était d’affecter une maison, dont le sort était lié à l’unité du Liban et à l’arabité, et de préparer le théâtre au service de l’ennemi israélien ».
Et d’ajouter : « Certains vivent encore dans les murs sombres de la guerre civile, et travaillent pour créer des prétextes et des conflits, et pour frapper la sécurité et la stabilité intérieures ».
« Ce crime odieux ne sera pas oublié, et ses auteurs connus ne devraient pas être couverts ni par une amnistie politique ni par la clémence de la loi », conclut le texte du Hezbollah.
Dans la tuerie d’Ehden qui a eu lieu le 13 juin 1978, avait été massacré le député et ministre Tony Franjieh, le fils Suleiman Franjieh, Président de la république entre 1970 et 1970, et le père du chef actuel du courant des Maradas, Suleiman, qui en est le seul rescapé. Il avait 13 ans.
Ont également été abattues sa femme Vera Qordahi et sa fille âgée de trois ans , ainsi qu’un grand nombre de ses partisans. 28 selon le journaliste français Richard Labévière qui a consacré un ouvrage au massacre, intitulé « La tuerie d’Ehden ou la malédiction des Arabes chrétiens », paru en 2009.
Le crime avait été commandité par Bachir Gemayel, le commandant des Forces libanaises (FL), qui étaient alors le bras armé du parti des Phalanges libanaises (Kataeb), fondé par son père. A cette époque, il avait déclenché une campagne d’élimination de ses rivaux politiques au sein de la communauté chrétienne et aspirait à étendre son pouvoir jusque dans les montages du nord, Zgharta, le bastion de la famille des Frangié.
Cette dernière était connue alors pour ses accointances avec le gouvernement syrien et surtout avec les Assad. Elle affichait ouvertement son animosité à l’encontre d’Israël, et faisait partie des partis chrétiens que l’entité sioniste n’a pu infiltrer.
Alors que les Phalanges et les FL affichaient ostensiblement leur alliance avec l’ennemi israélien.
Selon Labévière, le massacre avait été organisé avec l’aide des services de renseignements israéliens qui l’avaient baptisé « Opération Cèdre » et persuadé Bachir de désigner Samir Geagea, l’actuel dirigeant des FL, à la tête de la milice chargée d’exécuter la tuerie. Les Israéliens avaient décidé de tuer Tony Frangié parce qu’il le considérait comme un obstacle à leur hégémonie dans les zones chrétiennes du nord du Liban.
Alors que ce dernier nie avoir été présent au moment de l’assassinat des trois membres de la famille Frangié, arguant qu’il avait été blessé, le journaliste français rapporte l’histoire un certain Youssef Frangié. Dans une interview en 2008 avec la chaine de télévision libanaise locale OTV, ce dernier raconte que c’était lui qui l’avait blessé à la main ce jour-là, lorsqu’il dirigeait l’assaut lancé contre la maison des Frangié.
Youssef Frangié a été tué deux mois plus tard dans une altercation avec des éléments des Forces Libanaises.
Lors de ses obsèques, le chef des Maradas, Suleiman Frangié, qui connaissait la victime, assure que cette succession des faits n’a rien d’une coïncidence.
Source: Divers