Ce n’est pas un hasard si les Taïwanais appellent la Taiwan Semiconductor Manufacturing Company « la montagne sacrée, la protectrice de la nation ».
Taïwan est le plus grand producteur mondial des puces électroniques les plus avancées, et son blocus pourrait stopper les exportations des micropuces dont les entreprises ont besoin pour fabriquer des téléphones et des drones, construire des superordinateurs et des réseaux cellulaires, et même construire de nouvelles armes.
Le New York Times a rapporté dans une enquête que « les entreprises technologiques du monde entier s’appuient fortement sur les puces avancées de Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), le plus grand fabricant de puces de Taïwan, ce qui en fait un atout stratégique vital pour Washington et Pékin. L’éclatement d’un conflit militaire pourrait endommager l’infrastructure numérique mondiale ».
Le journal considère qu' »un réseau de dépendances aide à maintenir la paix. La dépendance de la Chine envers cette société et d’autres sociétés de puces taïwanaises dissuade le Parti communiste d’occuper l’île ».
Sauf que cette conclusion de la part du NYT semble désuette puisque la Chine construit ses propres puces 7 nm très similaires à celles de TSMC
En effet, le fabricant chinois de puces SMIC expédie des puces de 7 nm depuis un an maintenant. Une analyse de ces derniers montre que le processus sous-jacent est très similaire à celui de TSMC, a rapporté le site internet ITDaily dans article publié le 25/7/2022.
L’industrie chinoise des puces électroniques souffre des embargos américains et n’a donc pas accès aux matériaux de fabrication avancés. Le fabricant chinois de puces SMIC a néanmoins développé un nœud de 7 nm. Depuis un an, SMIC vend des puces pour le minage de bitcoins basées sur son propre processus 7 nm.
Les analystes de TechInsights ont désassemblé les puces et ont conclu que la technologie de fabrication utilisée est très proche de celle de TSMC. L’entreprise parle d’une copie. Tout indique que la Chine et SMIC ont volé des technologies à TSMC. C’est peu surprenant. TSMC a déjà intenté deux procès à SMIC pour suspicion de plagiat.
Les puces que SMIC fabrique actuellement sur le nœud ne sont pas si complexes. Ils montrent que l’entreprise peut progresser, même sous le coup de sanctions. Le nœud utilisé est en retard d’une à deux générations par rapport à ce qui est la norme aujourd’hui pour les puces haut de gamme, mais il reste tout à fait à jour.
À long terme, le fait que SMIC puisse fabriquer les puces pourrait certainement être important. La Chine investit beaucoup d’argent dans des initiatives visant à devenir indépendante des États-Unis pour ses micropuces. La puce de 7 nm montre que la Chine peut plus ou moins élaborer un projet à sa guise si nécessaire.
Sources: Sites, al-Mayadeen