L’Iran a reçu par l’intermédiaire du Qatar des messages de la part des pays impliqués dans les négociations sur le dossier nucléaire, a annoncé le dimanche 29 janvier son chef de la diplomatie Hossein Amir-Abdollahian en accueillant son homologue qatari.
Aujourd’hui, nous avons reçu des messages des autres parties membres de l’accord sur le nucléaire (PGAC) par l’intermédiaire du ministre des Affaires étrangères du Qatar», a annoncé le 29 janvier le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian au cours d’une conférence conjointe à Téhéran avec son homologue qatari Mohammed ben Abderrahmane Al Thani, rapporte l’AFP.
Le diplomate iranien n’a fourni aucun détail sur la teneur des messages, mais a salué les efforts engagés par le Qatar pour relancer les négociations sur le nucléaire suspendues depuis plusieurs mois.
«Le Qatar tente de ramener toutes les parties prenantes à l’accord sur le nucléaire à leurs engagements», a-t-il déclaré.
Les négociations au point mort
L’Iran et les grandes puissances ont lancé en avril 2021 à Vienne des pourparlers visant à ressusciter l’accord sur le programme nucléaire iranien de 2015 après le retrait unilatéral des Etats-Unis. Mais sans enregistrer de progrès notables. L’accord garantit le caractère civil du programme nucléaire de l’Iran, accusé malgré ses démentis de chercher à se doter de l’arme atomique.
En mai 2018, l’ancien président américain Donald Trump a unilatéralement retiré Washington du PGAC, conclu entre Téhéran et six puissances mondiales trois ans plus tôt.
Trump a également imposé des sanctions économiques sévères à l’Iran dans le cadre de sa politique dite de « pression maximale ».
Les pourparlers, cependant, ont été bloqués alors que Washington continuait d’insister sur sa position impitoyable de ne pas lever toutes les sanctions imposées à la République islamique d’Iran par l’administration Trump.
L’Iran soutient qu’il est nécessaire que l’autre partie offre certaines garanties sur son attachement à tout accord qui sera conclu dans l’avenir.
Pressions économiques
En réponse à une question sur les pressions économiques américaines contre l’Iran, M.Abdollahian a déclaré : « Malheureusement, le terrorisme économique contre les pays indépendants est à l’ordre du jour des États-Unis ».
« L’Iran a utilisé diverses méthodes pour neutraliser les sanctions et continuera à le faire. Nous continuerons à travailler avec nos amis régionaux pour contrer ces mesures improductives, qui sont en fait une violation systématique des droits de l’homme », a ajouté le chef de la diplomatie iranienne.
De son côté, le ministre qatari des Affaires étrangères a confirmé avoir transmis à son homologue iranien des messages de différents parties du PGAC sur diverses questions.
Le Qatar estime que le moment est venu de régler les questions relatives à la relance du PGAC et de préparer le terrain pour que les parties parviennent à un accord final, a déclaré Al-Thani, cité par le site iranien francophone PressTV.
Il a annoncé avoir transmis des messages des États-Unis à l’Iran, ajoutant que son pays poursuivrait ses efforts pour dissiper les malentendus entre les parties et leur retour à leurs engagements.
Le Qatar cherche à promouvoir la stabilité régionale et la relance du PGAC, qui joue un rôle important à cet égard, a déclaré le ministre qatari.
Pendant ce temps, M.Abdollahian a également déclaré que l’Iran avait toujours accueilli favorablement le dialogue entre les pays de la région, soulignant que les négociations étaient essentielles pour promouvoir une coopération durable dans la région.
« Nous pensons que le dialogue et la coopération peuvent être des moyens exclusifs et efficaces pour parvenir à la paix, à la stabilité et à la sécurité collective régionales », a-t-il déclaré.
Il a noté que Téhéran et Doha partagent une position commune sur la nécessité d’accélérer l’expansion des relations et de supprimer tout obstacle éventuel à cet égard.
Par ailleurs, M.Abdollahian a dénoncé une nouvelle fois «le rôle non constructif» des Etats-Unis et de trois pays européens – Allemagne, France et Grande-Bretagne – dans les «émeutes» qui ont été déclenchés après la mort de Mahsa Amini en septembre.