Le secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, a prononcé, ce lundi 14 août, un discours à l’occasion du 17ème anniversaire de la victoire divine lors de la guerre israélienne contre le Liban en juillet 2006.
Pour le chef du Hezbollah, « la victoire de juillet 2006 constitue une victoire historique pour l’avenir ».
Et d’ajouter : « la grande scène de ce jour en 2006 a été le retour courageux et rapide des gens à leurs villages et villes dans le sud, dans la Békaa et dans la banlieue sud de Beyrouth. Ce retour est venu confirmer la victoire militaire ».
Sayed Nasrallah a indiqué que « les images du retour des convois de voitures sur toutes les routes ont confirmé la fermeté de notre peuple, son attachement à la terre, et son engagement dans la voie de la résistance, quelle que soient les sacrifices ».
Et de renchérir : « sans le profit tiré des résultats de la guerre 2006, les exploits ultérieurs n’auraient pas été réalisés », soulignant que « le Liban traverse aujourd’hui une nouvelle phase faisant partie des résultats de ces victoires ».
Le numéro un du Hezbollah a, dans ce contexte, expliqué que « le processus de délimitation des frontières maritimes (avec l’entité sioniste) et du lancement du forage n’aurait pas été possible s’il ne s’était pas basé sur les résultats de la guerre de juillet 2006 ».
« Le navire d’exploration arrivera, dans quelques jours, au bloc 9 dans les eaux territoriales du Sud-Liban. Les Libanais accrochent leur espoir au champ gazier de Qana et autres ».
Et de poursuivre: « le fonds souverain est une nécessité indispensable pour le Liban afin de profiter des ressources hydrauliques pour tous les Libanais et les générations futures ».
Sayed Nasrallah a souligné que « la véritable garantie pour la préservation des droits et de la richesse pétrolière du Liban réside dans la sauvegarde de ses atouts de force, dont à leur tête la résistance ».
Et de poursuivre : « Ce qui empêche l’ennemi de porter atteinte aux droits du Liban, c’est qu’il sait très bien que toute tentative d’agression de sa part sera heurtée à une forte réaction qui le fera regretter ».
« La résistance a introduit dans sa ligne de mire le front intérieur israélien après qu’il ne l’était pas avant 2006 ».
Sayed Nasrallah a déclaré « qu’après 2006, les sionistes ont inséré un quatrième élément à la doctrine de sécurité représentée par la défense et la protection : ils ont été contraints de rechercher des systèmes d’interception de missiles. Ils ont déployé de grands efforts et dépensé d’énormes sommes d’argent pour cet objectif ».
Il a souligné que « depuis 2006, l’ennemi mène des manœuvres sur le front intérieur pour vérifier son état de préparation, or tous les rapports israéliens confirment qu’il n’y est toujours pas parvenu ».
« La chose la plus importante sur le front intérieur réside dans la réticence des colons, colonisateurs et occupants de cette terre à présenter des sacrifices et à en supporter les conséquences », a-t-il affirmé.
Sayed Nasrallah a indiqué « qu’après 17 ans de manœuvres, d’équipements et de développement, les Israéliens n’ont pas réussi à redorer l’image de l’armée israélienne ».
Selon lui, « l’ennemi est passé de la phase offensive à la phase défensive, au moment où l’armée israélienne se trouve dans sa pire condition par rapport au passé ».
Le chef du Hezbollah a expliqué que « l’armée israélienne souffre du manque de l’esprit combatif et de la confiance entre les soldats et leurs commandants, ainsi que d’une faible motivation à adhérer aux unités de combat et de l’absence des réalisations sur le terrain, citons comme preuve la tentative ratée d’incursion à Gaza…Depuis la guerre de 2006, l’armée israélienne est en déclin ».
« Ils n’ont pas une véritable armée puissante et légendaire, sa force réside dans l’armée de l’air. Le vrai coup porté à l’armée arrivera uniquement si la nouvelle loi sur le recrutement des extrémistes religieux est adoptée », a poursuivi Sayed Nasrallah, en référence à la menace des réservistes israéliens d’amplifier le mouvement de désertion en cas de vote du texte controversé de l’exemption des orthodoxes.
Réagissant aux menaces israéliennes de ramener le Liban à l’âge de pierre, Sayed Nasrallah s’est adressé aux dirigeants israéliens en assurant : « Si vous partez en guerre contre le Liban, c’est vous qui serez ramenés à l’âge de pierre ».
Et d’expliquer : « l’axe de la résistance a largement pris l’initiative…, Israël se cache aujourd’hui derrière des murs », ajoutant que « l’ennemi peut calculer le nombre de missiles de précision dont la résistance a besoin pour cibler son infrastructure ».
« Il suffit de quelques missiles de haute précision pour détruire les aéroports civils et militaires, les bases aériennes, les centrales électriques, les centres de communications et la centrale nucléaire de Dimona ».
« Si la bataille prend de l’ampleur avec l’axe de la résistance, il n’y aura plus quelque chose qui portera le nom d’Israël. Les dirigeants de l’ennemi doivent savoir que, sur ce front, ils jouent un jeu d’existence et d’anéantissement, et non pas de marquage des points », a assuré le numéro un du Hezbollah.
Aujourd’hui, nous sommes sur une voie ascendante, dont l’horizon est prometteur et ouvert, et nous marchons d’un pas décidé vers la victoire finale.
Incitation à la guerre civile
Au niveau local, Sayed Nasrallah a évoqué le renversement d’un camion du Hezbollah sur le tournant de Kahala (Mont-Liban).
Il a assuré « qu’il s’agit d’un accident naturel, car des camions y passent et des accidents se produisent, et le camion s’est renversé en raison d’un dysfonctionnement technique ».
Il a souligné que « l’incident était normal, le camion est resté pendant plus de trois heures dans la rue, jusqu’à ce que l’une des chaînes de télévision hypocrite (MTV, ndlr) a commencé à inciter les gens contre le Hezbollah, diffusant que le camion transportait des armes ».
Sayed Nasrallah a estimé que « sans cette incitation médiatique malveillante, il n’y aurait pas eu d’effusion de sang ».
Sayed Nasrallah a souligné que « devant cette ambiance médiatique d’incitation et d’irresponsabilité, nous étions face à une scène très sensible, et dès le début nous avons agi pour contenir la situation et ne pas aller vers l’escalade. Nous n’avons pas de problème avec les habitants de Kahala ».
« Je dis aux Libanais en général et aux chrétiens en particulier, il y a des forces politiques qui, par leurs actions, poussent le pays vers la guerre civile. Une telle guerre ferait du tort à tout le monde. Il n’y aura pas de partition du pays, nous ne le permettrons pas. Ce pays repose sur le partenariat, ce n’est pas facile, mais il n’y a pas d’autre choix ».
Et de poursuivre : « le dossier de cet incident est aujourd’hui entre les mains de la justice ».
Sayed Nasrallah a par ailleurs salué « les positions sages et responsables du président Michel Aoun et de l’archevêque Abdel Sater, ainsi que d’autres de la communauté chrétienne ».
Sayed Nasrallah a en outre indiqué « qu’il y a certaines forces politiques qui ne veulent aucun dialogue entre les Libanais, mais aspire plutôt à la division et à l’incitation à la haine ».
Le chef du Hezbollah a révélé que « le dialogue avec le Courant patriotique libre est sérieux et positif et a besoin de temps, vu le besoin de consultation avec certaines forces politiques ».
Décision US de faire raviver Daesh
Sur un autre plan, Sayed Nasrallah n’a pas manqué de présenter ses condoléances à l’occasion de la mort en martyre des victimes des attentats terroristes récemment survenus dans la région, y compris la récente attaque de Daech en Syrie, le récent attentat suicide revendiqué par Daech au Pakistan ou encore l’attaque terroriste menée, dimanche 13 août, par ce même groupe terroriste au mausolée de Chah-Tcheragh à Chiraz en Iran, compatissant aux douleurs des familles des victimes.
« Il semble qu’il y ait une décision américaine de raviver Daech dans plusieurs pays », a-t- il révélé.
Source: AlManar