Les médias et les observateurs israéliens se sont penchés récemment sur les deux derniers discours du secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah, prononcés la semaine dernière et les dernières opérations de tirs de la Résistance islamique, qui ont touché des bases israéliennes plus lointaines et plus importantes, à savoir la base de contrôle aérien Meron. S’arrêtant spécifiquement sur l’utilisation des anti-blindés dans les combats.
Nasrallah, maître dans la gestion des combats
Le général de division de réserve de l’armée d’occupation israélienne, Gershon Hacohen, a déclaré que Sayed Nasrallah, « était et est toujours un maître dans la gestion des combats et des conflits ».
Dans un article paru dans le journal Israel Hayom, Hacohen a assuré que Sayed Nasrallah « se concentre principalement sur le fait de nuire au moral en Israël et de l’humilier ».
Il explique que le numéro un du Hezbollah avait déjà réalisé cet objectif en septembre 2022, dans l’accord maritime, et qu’il l’a également réalisé à l’heure actuelle « avec la riposte massive aux tirs qui ont visé la base de Meron en Galilée ».
« Israël tombe une fois de plus dans le piège de Nasrallah avec un effort de combat limité, alors que le Hezbollah a réalisé une réussite stratégique sans précédent en évacuant toutes les colonies de première ligne au nord et en transformant la région en zone de guerre », juge-t-il.
Selon lui « la situation qui s’est développée à la frontière libanaise depuis le début de la guerre en octobre a placé Israël dans un dilemme difficile », car « le retour de la population dans les colonies ne sera pas une tâche facile, même après un accord politique ou une opération militaire, car cela ne sera pas possible. Nous assurerons la sécurité absolue de la région, tandis que le Hezbollah continuera à avoir la capacité d’attaquer par le feu toute la région du nord ainsi que le centre d’Israël. »
De plus, « le Hezbollah, en tant que force militaire, restera répandu au Liban, en Syrie et en Irak, et poursuivra ses efforts pour devenir une menace stratégique pour Israël », a affirmé Hacochen.
Même analyse de la part chef du Conseil régional d’Asher en Galilée occidentale, Moshe Davidowitz, qui a déclaré que « la situation dans la région est très difficile », soulignant que Sayed Nasrallah est « une personne intelligente et très dangereuse ».
« Si le cabinet ne retire pas physiquement le Hezbollah au-delà du Litani, nous perdrons le nord », a-t-il déclaré dans une interview à la chaîne israélienne Kan.
Dans ce contexte, le chef du conseil régional d’« Asher » a déclaré qu’« il n’y a plus de vie en Galilée maintenant », car les colons ont abandonné la région il y a environ 100 jours, et beaucoup d’entre eux vivent désormais à leurs propres frais « et vont s’effondrer sous le fardeau », à un moment où « leur économie est teintée d’incertitude ».
L’utilisation des anti-blindés est sans précédent
Par ailleurs, les médias israéliens se sont arrêtés sur la hausse du nombre de missiles antichar tirés depuis le Liban dans le cadre des combats actuels.
Dans un article intitulé « Le précédent des missiles anti-blindés du Hezbollah : tirs isolés et destructions systématiques dans le nord », le Haaretz a déclaré, que l’utilisation par le Hezbollah de ces armes précises, en particulier contre les colonies, « est sans précédent en Israël, et peut-être même dans le monde entier. »
La liste des colonies dans lesquelles les missiles antichars ont touché des infrastructures et causé des dégâts « est longue et s’étend le long de toute la frontière libanaise », de sorte que « la zone est devenue un champ de tir », affirme le journal.
Pour le responsable de la sécurité du Conseil régional de Haute Galilée, Dotan Ruchman, dont les colonies ont été directement touchées, « le Hezbollah est l’un des principales organisations au monde à utiliser des missiles anti-blindés ».
Ruchman a expliqué : « Le grand changement fondamental qui se produit actuellement est que le Hezbollah a transformé ces missiles en armes de tireur d’élite », ajoutant qu’« il exploite ces capacités de tireurs d’élite non seulement pour causer des dommages aux infrastructures, mais aussi pour causer des blessures physiques, comme il les tire sur les forces armées » opérant depuis les colonies frontalières.
« Une innovation » qu’Israël ne peut intercepter
Cet avis est partagé par Yehoshua Kalisky, un chercheur de l’Institut d’études stratégiques, qui a déclaré : « L’utilisation par le Hezbollah des armes de précision est désormais sans précédent, même sur le plan international, car il s’agit d’une utilisation intensive et quotidienne contre tout ce qui bouge ou ne bouge pas et elles n’ont aucune protection ».
« L’armée israélienne ne dispose pas d’outils nécessaires pour intercepter ces missiles lorsqu’ils ciblent des groupes de soldats, des véhicules et des bâtiments à la frontière nord », fait-il remarquer.
En conséquence, « le Hezbollah travaille de manière innovante », soutient-il, notant que « la frappe précise de samedi sur la base de Meron en est la preuve ».
Kalisky a également expliqué que les tirs précis du Hezbollah « lui permettent de maintenir ses tirs en dessous du seuil de la guerre – un seuil qu’Israël est également réticent à franchir actuellement – alors qu’il réussit à imposer la terreur », soulignant le fait que des dizaines de milliers de colons ne peuvent pas retourner dans leurs colonies.
Les tirs du Hezbollah sont encore plus profonds
Autre constat de la part du Haaretz : une expansion de « la portée des tirs de missiles antichar depuis le Liban vers des cibles situées au plus profond du Doigt de Galilée, près de la colonie de Beit Hillel, à 4 kilomètres de la frontière, et jusqu’au kibboutz Kfar Saled dans le Vallée de Houla, à une certaine distance, à 6 kilomètres de la frontière », ajoutant que ces colonies « n’ont pas encore été évacuées ».
« L’élément de peur joue ici un rôle central. L’attaque contre la base régionale de contrôle aérien de Meron a révélé que le Hezbollah dispose également de missiles anti blindés d’une portée d’environ 10 kilomètres, ce qui amène d’autres colonies visibles depuis Liban dans le cercle de feu. »
Source: Médias