La journaliste palestinienne Shatha al-Sabbagh a été abattue samedi 28 décembre dans le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie occupée alors qu’elle sortait de chez elle avec sa famille.
Les services de sécurité de l’Autorité palestinienne (AP) ont nié leur responsabilité dans l’assassinat de la journaliste Shatha al-Sabbagh bien que sa famille ait accusé l’Autorité palestinienne.
Ce “crime odieux a été commis par des hors-la-loi à l’intérieur du camp de Jénine”, a déclaré Anwar Rajab, porte-parole de l’AP chargé de la sécurité, en faisant référence aux factions de la résistance palestinienne à l’intérieur du camp, à savoir la brigade de Jénine des brigades Quds du mouvement du Jihad islamique palestinien (PIJ).
Il a également affirmé que les services de sécurité palestiniens n’auraient pas été présents dans la zone à ce moment-là.
Dans un communiqué, la famille de Mme Sabbagh a déclaré qu’elle tient l’Autorité palestinienne pour “pleinement responsable de ce crime”, appelant les agences locales et internationales à enquêter “immédiatement” sur l’assassinat et à demander des comptes aux personnes “impliquées dans la planification et l’exécution de cet acte”.
La mere de Mme Sabbagh a déclaré dans une interview dimanche matin que la famille, y compris les jeunes enfants, a quitté la maison pour se rendre à l’épicerie voisine lorsque les coups de feu ont éclaté. Elle a indiqué qu’ils s’étaient couchés sur le sol, mais qu’il était trop tard.
“Ma fille est morte, arrêtez de tirer”, a-t-elle crié alors que les balles continuaient à siffler. Mme Sabbagh s’est vidée de son sang alors que les tirs empêchaient quiconque de s’approcher d’elle.
Le frère de la victime a déclaré aux médias locaux lors d’une interview que “les services de sécurité des autorités l’ont abattue”, ajoutant qu’un sniper était posté sur l’immeuble faisant face à l’endroit où se trouvait sa famille. Le beau-frère de Mme Sabbagh et d’autres ont également réfuté la version de l’Autorité palestinienne.
L’Autorité palestinienne poursuit depuis le 14 décembre un blocus et un assaut aveugles, soutenus par Israël, contre la Résistance de Jénine et son fief populaire à l’intérieur du camp de réfugiés de la ville.
Elle a justifié son action par la nécessité de rétablir l’ordre et d’éradiquer les Brigades de Jénine et d’autres factions – qu’elle qualifie de “hors-la-loi” et de “gangs iraniens” – du camp de Jénine.
Au moins neuf personnes ont été tuées, dont des enfants, des membres des forces de sécurité de l’Autorité palestinienne et des commandants de la brigade de Jénine.
Sources : Spirit Of Free Speech; The Cradle