Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a souligné, le lundi 10 février, que la République islamique ne s’engagera jamais dans des négociations sous la pression, conformément à la position du Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Sayed Ali Khamenei, entièrement basée sur la logique et le raisonnement stratégique.
Intervenant à l’occasion d’un rassemblement dans la ville de Hamadan, dans l’ouest de l’Iran, pour marquer le 46e anniversaire de la victoire de la Révolution islamique, Abbas Araghchi a rejeté les appels à la négociation lancés par les États-Unis, en particulier sous l’administration de Donald Trump, les qualifiant de trompeurs.
« La Révolution islamique a été fondée pour garantir qu’aucune puissance étrangère ne puisse dicter ses conditions au peuple iranien et à ses dirigeants », a-t-il déclaré, avant d’ajouter que le principe fondamental de notre politique étrangère est « ni Est, ni Ouest », autrement dit une indépendance vis-à-vis de toutes les puissances mondiales, et non un désengagement.
Dans la foulée, le ministre des Affaires étrangères a précisé que les dirigeants iraniens ne permettront jamais à des forces extérieures d’imposer leur volonté au pays.
M.Araghchi a clairement indiqué que la République islamique n’a aucune confiance dans les négociations avec les États-Unis, compte tenu du fait que Washington n’a jamais respecté les accords conclus.
« L’Iran a négocié de bonne foi et est parvenu à un accord, mais le résultat n’a été que le non-respect et le retrait de l’autre partie », a-t-il déclaré, faisant référence au retrait unilatéral et illégal de Washington de l’accord nucléaire conclu en 2015 entre Téhéran et les puissances mondiales.
Le chef de la diplomatie iranienne a souligné que le refus de négocier avec les États-Unis était donc une décision calculée et motivée par des experts, et non un acte d’entêtement ou une réaction émotionnelle.
« Faire à nouveau confiance aux États-Unis n’est pas un choix rationnel. Le peuple iranien a exigé l’indépendance parce que notre pays était autrefois entièrement dépendant de l’Occident et manquait de souveraineté », a-t-il déclaré, faisant référence à la situation du pays sous le règne du régime Pahlavi, soutenu par les États-Unis.
Se référant à une citation, il a fait état de la soumission de l’Iran à Washington sous le régime monarchique.
« Dans une interview, lorsqu’on a demandé au Chah [Mohammad Reza Pahlavi] pourquoi il quittait l’Iran [dans la perspective imminente de la victoire de la Révolution], il a répondu qu’ils lui avaient ordonné de partir, en faisant référence aux Américains. Cela met en évidence l’ampleur de l’influence étrangère sur notre nation avant la Révolution », a-t-il raconté.
En ce qui concerne les conflits en cours avec les États-Unis, Abbas Araghchi a indiqué qu’aucune nation ne négocie sous la contrainte à moins qu’elle n’ait l’intention de capituler. « Pourquoi devrions-nous négocier alors que nous sommes confrontés à des menaces et à des sanctions ? », a-t-il demandé.
Ailleurs dans ses remarques, le ministre iranien des Affaires étrangères a fait part de la politique dite de « pression maximale » de Washington à l’égard de Téhéran, que les États-Unis poursuivent tout en prétendant être ouverts aux pourparlers. Araghchi a affirmé qu’il s’agit d’une approche dénoncée que l’Iran considère comme étant insincère, intenable et inapplicable.
« Lorsqu’ils ne font rien d’autre qu’imposer des sanctions et proférer des menaces, quelle raison avons-nous de leur faire confiance ? », s’est-il interrogé.
M.Araghchi a fait l’éloge des récentes remarques du Leader de la Révolution islamique, l’Ayatollah Sayed Ali Khamenei, sur les négociations, les qualifiant d’« entièrement intelligentes et enracinées dans la logique ».
« C’est avec l’appui du peuple et sous le leadership sage et avisé de la Révolution que les responsables du pays ont résisté et résisteront à l’Arrogance mondiale », a-t-il précisé.
Le chef de la diplomatie iranienne a en outre évoqué la simultanéité dont on est témoins ces jours-ci entre la victoire de la Résistance à Gaza et l’anniversaire de la victoire de la Révolution islamique pour dire : « Le peuple palestinien a enduré 16 mois de pressions incessantes exercées par les sionistes. Sa résistance a contraint le régime illégitime israélien à céder et à accepter des échanges de prisonniers. C’est le résultat d’une résistance inébranlable. »
Dans la foulée, il a fait référence aux opérations de la Résistance inébranlable de Gaza tout au long de la féroce guerre génocidaire menée par le régime contre le territoire palestinien, et qui ont finalement contraint Tel-Aviv à accepter un accord de cessez-le-feu avec le mouvement de résistance palestinien Hamas.
Abbas Araghchi a également condamné la dernière soi-disant proposition de Donald Trump pour que les États-Unis adoptent une « position de propriété à long terme » sur l’enclave, la considérant comme une violation flagrante du droit international.
Par la suite il est revenu sur une récente réunion à Téhéran avec une délégation de dirigeants du Hamas.
« La population de Gaza est profondément enracinée dans sa terre, tel un olivier. Jamais elle ne renoncera à sa patrie », a poursuivi M. Araghchi, reprenant les propos des dirigeants de la Résistance palestinienne, au cours de cette rencontre et qui ont également assisté à une réunion avec l’Ayatollah Khamenei.
Source: Avec PressTV