Imaginez une salle remplie de professionnels de la technologie, impatients de découvrir les dernières avancées en intelligence artificielle lors d’un événement majeur. Soudain, une voix s’élève, brisant le silence : « Vous avez du sang sur les mains ! »
« Vous affirmez que vous vous souciez de l’utilisation de l’IA pour de bon, mais Microsoft vend des armes AI à l’armée israélienne. Cinquante mille personnes sont mortes, et Microsoft alimente ce génocide dans notre région ».
Ce cri, lancé par l’ingénieure marocaine Ibtihal Aboussad en plein cœur d’une keynote de Microsoft, a déclenché une série d’événements inattendus, jusqu’au licenciement de deux employés.
Que s’est-il passé ? Le 7 avril 2025, Microsoft célèbre son 50e anniversaire et présente ses nouveautés autour de Copilot, son outil d’intelligence artificielle. Mais l’ambiance festive est rapidement perturbée.
Deux ingénieurs, Ibtihal Aboussad et Vaniya Agrawal (Indo-américaine), choisissent ce moment pour exprimer leur désaccord avec les pratiques de l’entreprise qui vend des outils IA à l’armée israélienne qui a massacré plus de 50.000 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants, depuis le 7 octobre 2023.
Vendredi dernier, alors que Mustafa Suleyman, PDG de Microsoft AI, dévoile ses ambitions pour l’IA, Ibtihal Aboussad interrompt son discours. Debout, elle accuse la direction d’être complice d’alimenter et de soutenir le génocide à Gaza.
Quelques heures plus tard, c’est au tour de Vaniya Agrawal de prendre la parole, cette fois devant Satya Nadella, Steve Ballmer et Bill Gates, réunis pour une table ronde historique. « Honte à vous tous, coupez les liens avec Israël ! » lance-t-elle, sous les regards médusés de l’assemblée.
Ces actes, bien que brefs, ont eu un écho immédiat. Les vidéos des interruptions ont circulé sur les réseaux sociaux, alimentant les débats sur la responsabilité des géants technologiques.
Mais pour Microsoft, cette liberté d’expression a un prix : le licenciement des deux employées.
Un Contexte Plus Large : No Azure for Apartheid
Cette protestation ne sort pas de nulle part. Ibtihal et Vaniya font partie d’un mouvement interne appelé « No Azure for Apartheid », qui regroupe des employés de Microsoft opposés à l’utilisation de la plateforme Azure par des entités liées à l’armée israélienne. Après l’incident, Ibtihal a envoyé un courriel à ses collègues, dénonçant une censure des voix dissidentes et partageant une pétition du groupe. Ce collectif avait déjà fait parler de lui par le passé, mais cette fois, leurs actions ont atteint un nouveau sommet.
Leur revendication ? Que Microsoft rompe tout contrat avec des organisations impliquées dans des conflits controversés.
Source: Avec Innovations