Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a fustigé mardi « l’horreur » dans la bande de Gaza ravagée par la guerre, où les morts et les destructions ont atteint un niveau « sans équivalent dans l’histoire récente ».
« Il suffit de regarder l’horreur qui se déroule à Gaza, avec un niveau de mort et de destruction sans équivalent dans l’histoire récente. La malnutrition explose. La famine frappe à toutes les portes », a-t-il déclaré lors d’une réunion du Conseil de sécurité.
Agonie du système humanitaire
» « La malnutrition est à son comble. La famine se répand partout. Et maintenant, nous assistons à l’agonie d’un système humanitaire fondé sur des principes humanitaires », a-t-il poursuivi, sans citer la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les Etats-Unis et Israël, avec laquelle l’ONU refuse de travailler et dont les distributions d’aide ont donné lieu à des scènes chaotiques et meurtrières dans l’enclave.
Le système basé sur les principes humanitaires « se voit refuser les conditions nécessaires à son fonctionnement. On lui refuse l’espace nécessaire pour agir. On lui refuse la sécurité nécessaire pour sauver des vies », a insisté le secrétaire général, alors que l’ONU ne cesse de réclamer l’entrée massive d’aide humanitaire dans le petit territoire palestinien.
Le Secrétaire général de l’ONU a dénoncé les opérations militaires d’Israël, soulignant qu’avec « l’intensification des opérations militaires israéliennes et les nouveaux ordres de déplacement émis à Deir al-Balah (dans le centre de la Bande Gaza), la dévastation vient s’ajouter à la dévastation. »
« Le droit international est bafoué »
Antonio Guterres a également souligné que la situation à Gaza est le reflet d’un manquement plus général au respect des obligations internationales, car « les conflits font rage, le droit international est bafoué, et la faim et les déplacements atteignent des niveaux record » dans des régions allant de l’Ukraine au Soudan et d’Haïti au Myanmar.
Le Secrétaire général a condamné les récentes attaques visant les installations de l’ONU à Gaza, déclarant : « Je suis consterné par les frappes visant des locaux de l’ONU, notamment ceux du Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets et de l’Organisation mondiale de la Santé, notamment l’entrepôt principal de l’OMS ».
« Ces locaux, comme tous les sites civils, sont inviolables et doivent être protégés en vertu du droit international humanitaire – sans exception », a déclaré Antonio Guterres.
Alors que la crise alimentaire s’aggrave sous le blocus israélien, le Programme alimentaire mondial (PAM) a alerté, lundi, sur une situation de « faim stupéfiante » à Gaza. Un quart de la population vivant dans des conditions proches de la famine, et près de 100 000 femmes et enfants souffrant de malnutrition aiguë.
D’après le ministère de la Santé de Gaza, au moins 86 personnes – dont 76 enfants – sont mortes de faim et de déshydratation depuis octobre 2023.
Israël ayant imposé un blocus total à l’entrée de l’aide humanitaire depuis fin mars, le ministère a mis en garde : Gaza est désormais « au seuil d’une hécatombe ».
Source: Divers