Vers 7h du matin, un drone de l’armée d’occupation israélienne a ciblé, sans avertissement, la voiture de Bilal Mohammad Cheaïto, à Tiri, dans le caza de Bint Jbeil, au moyen de deux missiles. Un bus transportant des étudiants de l’université islamique du Liban, qui passait à proximité au moment de l’attaque, a été gravement endommagé et plusieurs jeunes ont été blessés.

La municipalité de Tiri a annoncé que c’est son trésorier, Bilal Mohammad Cheaïto, qui avait été tué dans la frappe israélienne sur une voiture dans la localité, dénonçant une frappe qui témoigne une nouvelle fois de « l’hostilité d’Israël envers tous les services publics œuvrant à assurer les besoins essentiels des citoyens dans nos villages touchés par la guerre ».
Dans la journée, l’armée d’occupation israélienne a adressé une série d’avertissements aux habitants du Liban-Sud. Les premiers appels ont concerné des résidents de Deir Kifa et de Chhour, dans le caza de Tyr, les enjoignant à évacuer les lieux avant que les frappes ne soient menées. Peu après, des avertissements similaires ont été lancés aux habitants de Tayr Felsay (localité voisine de Chhour, dans le même caza) et de Aïnata (caza de Bint Jbeil). À chaque fois, le porte-parole arabophone de l’armée d’occupation israélienne, Avichay Adraee, affirmait que les attaques visaient « des infrastructures militaires du Hezbollah ».
« Un peu plus d’une heure après les premiers avertissements, les frappes sur Chhour et Deir Kifa ont été menées », selon l’armée d’occupation israélienne, contre « des infrastructures terroristes du Hezbollah ». Peu après, un second avertissement a été adressé aux habitants de Tayr Felsay et de Aïnata, avant que des frappes ne soient menées. Selon les informations une maison de trois étages de l’ancien président du Conseil municipal Hussein Chalhoub, a été totalement détruite et plusieurs habitations voisines ont subi des dégâts.
À Deir Kifa et Chhour, des élèves ont été évacués de leurs écoles alors qu’ils entamaient leur dernière heure de cours, et des familles vivant à proximité des sites menacés ont dû quitter leurs maisons. La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a déclenché les sirènes d’alerte, demandant à ses Casques bleus de rester dans des lieux protégés.
À Tyr, un immeuble situé sur la place Abou Dib ainsi qu’un bâtiment adjacent ont été évacués par précaution, après des appels téléphoniques demandant aux résidents de quitter les lieux, rapporte notre correspondant. Les forces de sécurité vérifient l’authenticité de ces appels. La municipalité de Majdel Zoun (caza de Tyr) a par ailleurs appelé ses habitants à la prudence, après des appels anonymes se présentant comme émanant de l’armée d’occupation israélienne ».

« Un homme, prétendant appartenir à l’armée de d’occupation israélienne, a exigé l’évacuation immédiate de la maison », a indiqué la municipalité, qui dit suivre l’affaire avec les autorités concernées et appelle les habitants à éviter la zone visée jusqu’à confirmation de la menace. Des habitants du camp palestinien de Sabra et du quartier de Tarik Jdidé, à Beyrouth, ont eux aussi reçu de tels appels, certains portant l’indicatif +234 du Nigéria.
Après les frappes, l’armée d’occupation israélienne a prétendu avoir « détruit plusieurs entrepôts d’armes appartenant à l’unité de missiles du Hezbollah ».
Berry réclame une séance du Conseil de sécurité
Le président de la Chambre, Nabih Berry, a dénoncé l’attaque israélienne qui a touché le village de Tiri, déclarant : « Une fois encore, l’ennemi israélien reproduit les mêmes exactions en visant des civils, des enfants et des élèves, agissant comme s’il était au-dessus de toute responsabilité et de toute justice ». Il a regretté que le Liban, « engagé envers la résolution 1701 et le cessez-le-feu de novembre 2024, soit aujourd’hui la cible de critiques », appelant à la poursuite des plaintes au Conseil de sécurité, qui « doit convoquer une séance urgente pour réaffirmer les droits du Liban et condamner les violations israéliennes, qu’il s’agisse du ciblage de civils ou de l’annexion de terres ».
L’Université islamique du Liban, basée à Khaldé et où sont inscrits les étudiants blessés dans le bus, a également dénoncé une « atteinte flagrante à la sécurité et à la souveraineté du Liban ». « Mettre en danger les étudiants et leurs institutions éducatives constitue une violation flagrante des normes humanitaires les plus élémentaires et du droit international », a-t-elle affirmé.
« Israël » accuse le Hezbollah de se reconstruire à Beit Lif
Parallèlement à la frappe de Tiri, l’armée d’occupation israélienne a tiré trois obus d’artillerie en direction de la zone boisée de Yaroun (caza de Bint Jbeil). Un drone a largué deux bombes sonores sur Blida (Marjeyoun), tandis qu’un autre a fait exploser une bombe au-dessus de Adaïssé (Marjeyoun). Dans la journée, des drones israéliens ont également survolé Saïda, les camps palestiniens et les localités entre Zahrani et Adloun.
L’armée d’occupation israélienne a par ailleurs revendiqué mercredi matin les deux frappes ciblées menées la veille sur le Liban-Sud, à Blida et Bint Jbeil, disant avoir éliminé des membres du Hezbollah. Selon l’armée, l’employé tué à Bint Jbeil était « un terroriste qui participait à des activités de reconstruction au profit » du Hezbollah.
Ces attaques interviennent alors « qu’Israël » a bombardé mardi soir le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, faisait au moins 14 morts « principalement des jeunes gens », selon des sources médicales dans les hôpitaux de Saïda, au Liban-Sud.
En soirée mercredi, Avichay Adraee a accusé sur son compte X le Hezbollah « d’œuvrer pour restaurer ses capacités dans le village de Beit Lif, au Liban-Sud, en violation flagrante des accords entre Israël et le Liban ». Selon lui, « l’armée israélienne a repéré des dizaines d’infrastructures terroristes dans le village, y compris des quartiers généraux et des dépôts d’armes appartenant au Hezbollah, placés à l’intérieur de maisons civiles et à proximité de bâtiments et d’installations civiles ».
Il a conclu en affirmant que « l’armée israélienne continuera de surveiller ces violations et d’agir pour éliminer toute menace et protéger l’État d’Israël ».
Source: Médias



