Un accord pour évacuer quatre villes syriennes assiégées a commencé à être appliqué mercredi avec un échange de prisonniers entre rebelles et forces gouvernementales, selon des sources locales et un média d’Etat.
En tout, plus de 30.000 personnes sont censées être évacuées en vertu d’un accord conclu en mars et qui est parrainé par le Qatar, soutien des miliciens, et l’Iran, allié du pouvoir syrien.
Des milliers d’entre elles, civils et combattants, doivent commencer à être évacuées mercredi de Fouaa et Kafraya, deux localités chiites loyalistes dans la province d’Idleb (nord-ouest) et encerclées par les insurgés. En échange des évacuations devraient avoir lieu à Madaya et Zabadani, des enclaves rebelles assiégées par les forces gouvernementales dans la province de Damas.
Les 16.000 habitants de Foua et Kafraya doivent partir pour se rendre vers Alep, Damas ou la province de Lattaquié (ouest).
Les civils habitant à Madaya et Zabadani devraient eux être autorisés à y rester s’ils le souhaitent. Ceux qui décideront de partir avec les rebelles se rendront dans les territoires tenus par eux dans la province d’Idleb.
Un photographe de l’AFP à Alep (nord) a vu arriver dans la deuxième ville du pays, tenue par le pouvoir, 12 des otages relâchés par les rebelles, dont neuf semblaient blessés, ainsi que huit cadavres.
Selon l’agence de presse officielle syrienne Sana, quatre enfants et huit femmes ainsi que les corps de huit « martyrs », qui étaient retenus par des jihadistes takfiristes dans la province voisine d’Idleb, ont été transférés à Alep.
Au même moment, « 19 activistes » qui avaient été faits prisonniers par les forces régulières et retenus à Fouaa et Kafraya ont été transférés en direction de zones tenues par les rebelles dans la province d’Idleb.
Une source au sein de l’alliance jihadiste takfiriste Tahrir al-Cham, soutenue par la Turquie, a confirmé l’échange.
Des négociateurs et des habitants ont indiqué que des bus étaient entrés mercredi matin à Madaya et Zabadani, et que des gens rassemblaient leurs affaires pour partir.
Un coordinateur gouvernemental pour les négociations a cependant déclaré que les véhicules n’étaient pas encore arrivés dans ces localités.
« Les détails logistiques sont prêts, mais les groupes armés font traîner les choses », a-t-il affirmé à l’AFP.
« L’entrée des bus à Zabadani et Madaya a été un geste de bonne volonté de la part du gouvernement, mais ils ne partiront pas avant une sortie simultanée du convoi à Fouaa et Kafraya », a-t-il ajouté.
L’application de l’accord a été retardée en raison d’objections des deux camps et des tensions résultant d’une attaque chimique présumée dans une ville rebelle de Khan Cheikhoun, dans la province d’Idleb, la semaine dernière.
Depuis le début du conflit syrien en 2011, plusieurs opérations d’évacuation ont été organisées notamment pour des bastions insurgés asphyxiés par un long siège, le pouvoir misant sur des accords de « réconciliation locale ».
Source: Avec AFP