Après que le directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), le turc Ahmet Uzumcu a prétendu que du gaz sarin ou une substance similaire a été détecté à Khan Cheikhoun, le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov a mis en cause ses déclarations.
« L’OIAC a été créée pour être une organisation internationale objective et impartiale pour contrôler le respect de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques. Dans cette situation, la déclaration du dirigeant de cette organisation Ahmet Uzumcu sur le recours prétendu au gaz sarin à Khan Cheikhoun soulève de sérieuses questions», a signalé M. Konachenkov.
Selon le porte-parole du ministère, toutes les déclarations et toutes les conclusions de l’OIAC doivent être des constatations de faits prouvés avec utilisation de méthodes scientifiques, et non des hypothèses politiquement motivées. Selon M. Konachenkov, toutes les conclusions doivent être accessibles pour vérifications par des experts.
L’OIAC a relancé mercredi l’enquête sur l’attaque chimique présumée du 4 avril à Khan Cheikhoun. L’examen de ce dossier a été suspendu pour la fête de Pâques. Selon les membres du Conseil exécutif de l’OIAC, l’enquête spéciale visant à établir l’auteur de l’incident ne peut avoir lieu qu’une fois qu’on aura établi qu’il s’agit effectivement d’une attaque.
L’OIAC peut notamment envoyer des experts à la base aérienne de Chaayrate visée par 59 missiles américains dans la nuit du 6 au 7 avril. Selon l’hypothèse des États-Unis, cet aérodrome a servi de point de départ pour les avions syriens qui ont attaqué l’opposition à Khan Cheikhoun, entraînant l’intoxication aux produits chimiques de nombreux habitants. Washington a tiré ses missiles sans attendre les résultats de l’enquête.
De leur côté, les autorités syriennes rejettent toutes les accusations. La Russie appelle pour sa part à inspecter la base de Chaayrate dans le cadre d’une enquête impartiale avec l’implication de l’OIAC. En l’absence d’une telle enquête, l’origine de l’intoxication aux produits chimiques des habitants de Khan Cheikhoun reste donc controversée.
Source: Avec Sputnik