L’Arabie n’a pas tardé à exploiter la crise avec le Qatar, accusant ce dernier de soutenir la contestation populaire dans la région de Qatif, à l’est du royaume.
Ces accusations dénuées de toute preuve ont déjà été lancées contre l’Iran. Selon le communiqué de Ryad, qui a justifié la rupture des relations avec Doha, le Qatar sèmerait, depuis des années, la division au sein du royaume en incitant les Saoudiens à se révolter contre les autorités et en soutenant les actes des « groupes terroristes appuyés par l’Iran » dans la province de Qatif et à Bahreïn, rapporte le site d’informations saoudien NabaTV.
Rappelons que le Qatar exprimait ouvertement son soutien à Ryad dans sa répression contre les habitants de la ville d’Awamiya, à Qatif.
La répression contre al-Awamiyah entre dans son 29e jour
En dépit du mois béni de Ramadan, les forces de sécurité saoudiennes ont intensifié la répression des habitants de la ville d’AlAwamiya.
Elles ont intensifié le bombardement du quartier d’al-Deira à al-Awamiyah, assiégé depuis 29 jours, et installé de nouvelles barrières en béton pour fermer les rues du nord de la ville, a rapporté PressTV.
Selon cette source, les militaires saoudiens ont attaqué le quartier d’al-Massoura et les quartiers voisins en recourant aux tirs à balles réelles.
D’après les témoins, le bruit des balles et des roquettes avait été entendu pendant des heures près de la place d’al-Karama où la voiture d’un citoyen a pris feu.
Les autorités saoudiennes ont fermé depuis le début des raids militaires, le mercredi 10 mai, le service d’incendie et de sauvetage. Les forces saoudiennes ont utilisé des bombes incendiaires contre des maisons et des voitures de la population locale.
Al-Awamiyah, ville natale du martyr l’Ayatollah Baqer Nimr al-Nimr, se situe dans la province de Qatif à l’est du pays.
Bien que la plupart du pétrole et du gaz saoudien se trouvent dans cette province, Riyad a privé les habitants de cette région (musulmans chiites) de tout service public.
Amnesty: 14 protestataires risquent l’exécution
Sur un autre plan, les ONG Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) ont rapporté mardi que l’Arabie saoudite envisage d’exécuter 14 manifestants condamnés à mort après un procès « manifestement injuste », indique l’AFP.
Des documents de justice obtenus par les deux ONG montrent que les 14 condamnés à mort font partie d’un groupe de 38 prévenus, en grande partie des hommes et des mineurs, jugés sous l’accusation d’avoir participé à des manifestations en 2011 et 2012 dans la province orientale.
La plupart ont été détenus pendant plus de deux ans, souvent en isolement, selon Amnesty et HRW.
« L’augmentation des condamnations à mort prononcées contre des musulmans chiites en Arabie saoudite est alarmante et suggère que les autorités utilisent la peine de mort pour régler des comptes et éliminer la dissidence au nom de lutte contre le terrorisme », a commenté Sarah Leah Whitson de HRW.
Lynn Maalouf d’Amnesty a indiqué pour sa part que les 14 condamnations à mort, prononcées en 2016 et confirmées en appel en mai, étaient fondées sur des aveux obtenus sous la contrainte et sur lesquels les prévenus sont ensuite revenus.
Elle a ajouté que les verdicts n’obéissaient pas aux « normes internationales d’un procès équitable » et devraient être reconsidérés.
Source: Divers