Tout le monde se souvient de cette fameuse photo du petit garçon assis à l’arrière d’une ambulance, blessé et recouvert de cendres à la suite d’une frappe aérienne, dans la ville syrienne d’Alep. Le cliché avait été pris par les controversés Casques blancs opérant en Syrie et était devenu viral dans le monde entier en quelques heures.
Les principaux médias occidentaux avaient massivement repris la photo du petit garçon, qui répond au nom d’Omran Daqneesh, pour décrire la souffrance des populations civiles à Alep, à l’époque divisée entre les forces pro-gouvernementales et rebelles, théâtre de combats meurtriers.
La journaliste vedette de CNN Christiane Amanpour avait notamment utilisé cette photo lors de son entretien en octobre 2016 avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, afin d’interroger ce dernier sur le soutien de la Russie aux forces du prédisent syrien Bachar el-Assad dans le conflit qui déchire le pays depuis 2011.
«Que répondez-vous aux civils, qui demandent seulement de ne pas être bombardés en permanence ?», avait demandé la journaliste à Sergueï Lavrov. Puis, montrant au chef de la diplomatie russe la fameuse photo du garçon, elle avait ajouté : «C’est un crime de guerre, monsieur.»
Mais récemment, l’histoire du petit Omran Daqneesh a refait surface dans les médias aux quatre coins du monde, après le témoignage de sa famille auprès de certains journalistes, dont ceux de l’agence vidéo affiliée à RT, Ruptly. Le père du garçon, Mohammad Kheir Daqneesh a notamment accusé les Casques blancs d’avoir utilisé sa famille à des fins de propagande.
Le 7 juin, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a mis au défi Christiane Amanpour de se rendre sur place, à Alep, afin de rencontrer la famille du garçon dont elle s’était servie de la photo pour critiquer les opérations militaires de Moscou dans le conflit syrien.
Elle pourrait avoir assez de courage, d’éthique professionnelle journalistique et de conscience humaine pour aller au bout de l’histoire. Qu’elle se rende en Syrie, à Alep, qu’elle trouve ce garçon et sa famille et s’entretienne avec eux de manière honnête, sans toutes ces mises en scène si propres à CNN», a déclaré Maria Zakharova.
Puis, s’adressant directement à Christiane Amanpour, la porte-parole du Kremlin a ajouté : «Vous pourrez poser toutes vos questions, même les plus difficiles et produire un véritable reportage sur ce qui est arrivé à ce garçon, ainsi que sur la façon dont les médias américains ont instrumentalisé sa photo, son histoire et plus généralement, le destin même de la Syrie depuis des années.»
En résumé, Maria Zakharova a estimé que les médias traditionnels, notamment CNN, avaient été pris «en flagrant délit» d’instrumentalisation de l’image du «garçon d’Alep» et devraient en porter la responsabilité.
La rédactrice en chef de RT Margarita Simonyan a proposé sa collaboration afin d’organiser une entrevue entre Christiane Amanpour et la famille d’Omran Daqneesh, directement à Alep.
«La prochaine fois, Christiane Amanpour et tout autre journaliste de CNN pourront venir avec nous sur le terrain. S’ils ont le courage de parler à ce garçon et à sa famille», a-t-elle déclaré.
Source: RT