Entre la Turquie et l’Irak, c’est l’heure à l’escalade verbale dont on ignore les séquelles. Alors que les responsables irakiens, à commencer par le Premier ministre Haydar Abadi, ont plus d’une fois appelé la Turquie à retirer ses troupes du nord de l’Irak, Ankara campe sur ses positions.
Mercredi, le président turc Recep Tayeb Erdogan a haussé le ton en accusant Abadi de porter atteinte à sa propre personne!
» Il m’insulte personnellement. Tu n’es pas mon interlocuteur, tu n’es pas à mon niveau. Peu nous importe que tu cries depuis l’Irak, nous continuerons à faire ce que nous pensons devoir faire. C’est qui le Premier ministre irakien ? Reste à ta place », a lancé Erdogan devant les participants au neuvième sommet du conseil islamique à Istanbul.
Par ailleurs, Erdogan a allégué que le déploiement des troupes turques à Bachiqa est survenu à « la demande d’Abadi lors du mandat d’Ahmed Davutoglu (ex-premier ministre turc) ».
Promettant de révéler aux chaines de télévision les détails de l’accord enregistré, Erdogan a renchéri: « C’est à la base de cet accord que nos troupes sont entrées en Irak et elles poursuivront leur action là-bas. L’armée de la République turque n’a pas de leçon à recevoir de vous. Des pays situés à des milliers de kilomètres viennent en Afghanistan et ailleurs sous prétexte que ces pays sont menacés. Alors qu’on dit à la Turquie qui partage une frontière de 911 km avec la Syrie, et de 350 km avec l’Irak de ne pas intervenir pour repousser le danger dans ces pays ».
Le Hached Chaabi menace
Les propos d’Erdogan ont soulevé un tollé parmi les Irakiens. Le premier concerné par ces déclarations, Haydar Abadi a répliqué dans un bref communiqué: « Certes nous ne sommes pas votre égal. Nous allons libérer notre terre par la bravoure de nos hommes et non via Skype », faisant allusion à l’intervention d’Erdogan via Skype au moment du coup d’Etat survenu en Turquie.
Auparavant, le porte-parole du bureau d’Abadi, Saad Hadithi, avai souligné que les propos d’Erdogan reflète « des positions émotives et un discours tendu. Dialoguer directement avec la partie turque est inutile ».
Le Hached Chaabi a de son côté promis une « riposte qui fera trembler les troupes turques sur le terrain ».
« Notre riposte fera trembler les troupes turques, lorsque nos hommes affronteront les leurs. A ce moment-là, nous réaliserons qui devra respecter ses limites et qui sera écrasé. Celui qui veut tester notre force ne devra pas attendre longtemps », a affirmé Assadi.
Entretemps, des partis et forces politiques irakiens ont qualifié de « violation flagrante de la souveraineté irakienne » les propos d’Erdogan.
Une source gouvernementale irakienne a fait savoir que son pays déposera un projet de loi au Conseil de sécurité pour condamner la Turquie.
« Erdogan a donné ses ordres à ses soldats pour entrer à Mossoul et participer à la bataille quand elle sera lancée. La bataille de Mossoul pourra être reportée pour ces raisons. Mais si la présence militaire turque n’est pas tranchée, l’Irak commencera la bataille, probablement la semaine prochaine », -a-t-il expliqué.
Daech a recours aux drones
Sur le terrain, les miliciens de Daech ont utilisé un drone piégé pour frapper les combattants des peshmergas et des soldats français ce mois d’octobre, a rapporté le journal français Le Monde.
Selon ce journal, deux peshmergas ont péri en Irak, et deux membres des forces spéciales françaises ont été grièvement blessés le 2 octobre en cours, suite à l’explosion d’un drone qu’ils ont intercepté. Il n’est pas clair si l’avion a explosé du fait de la présence d’une bombe à minuterie ou bien elle a explosé à distance ».
S’exprimant à l’agence de presse REUTERS, le secrétaire général du ministère de la défense dans la province du Kurdistan irakien, Jabbar elYawer, a expliqué que le drone a explosé lorsque les combattants des peshmergas ont tenté de l’enlever après sa chute. « Il semble qu’il était piégé », a-t-il ajouté.
Selon lui, les soldats français entrainaient des combattants kurdes près du site où le drone a explosé à proximité du village de Douhouk ».
Traduit des sites Assafir, Al-Akhbar
Source: Sites