The Los Angeles Times a souligné dans un article que le président syrien avait remporté la victoire sur le plan militaire, sans omettre d’insister sur le changement de position des opposants et de leurs protecteurs étrangers concernant le sort du président syrien Bachar al-Assad.
Tout en reconnaissant les effets considérables du soutien irano-russe sur le cours des évolutions militaires en Syrie, The Los Angeles Times a écrit que « la Syrie est peut être en ruine, mais il semble qu’Assad ait gagné la guerre militairement ».
Tout au début de l’article, l’auteur fait allusion aux évolutions de l’hiver 2011 et à l’éclatement de la crise syrienne. Il mentionne un graffiti appelant le président syrien à quitter le pouvoir : « À votre tour, docteur ! »
L’article poursuit en disant qu’aujourd’hui, le 2 septembre 2017, il existe un consensus selon lequel Bachar al-Assad, ophtalmologue de 51 ans, est presque parvenu à l’emporter sur les tentatives militaires visant à le chasser du pouvoir.
La guerre syrienne, qui est menée sur de multiples fronts, est loin d’être terminée, mais la consolidation du contrôle d’Assad des régions clés du pays et l’aide importante que continuent de lui apporter ses alliés, à savoir la Russie et l’Iran, n’ont pas permis aux opposants, qui bénéficiaient autrefois du soutien de Washington, de s’en débarrasser.
Robert Ford, ex-ambassadeur des États-Unis à Damas, qui a vu le début de la crise en Syrie, a déclaré que le gouvernement de Bachar al-Assad avait remporté la victoire sur le plan militaire et qu’il ne voyait aucun moyen que les opposants syriens pourraient employer pour le contraindre à faire des concessions lors des négociations de paix.
Même les farouches ennemis internationaux de Bachar al-Assad voient son maintien au pouvoir comme un fait accompli, exhortant les opposants à accepter cette réalité.
Le porte-parole des opposants syriens, Osama Abu Zaid, a déclaré dans un entretien téléphonique que tous les pays qui les soutenaient autrefois avaient changé de cap. « On est sous pression de toute part. Toutes les parties nous appellent à adopter une position plus réaliste et à accepter le maintien au pouvoir de Bachar al-Assad », a-t-il ajouté.
D’après l’article du Los Angeles Times, la clé de la survie du président syrien est le soutien de ses alliés russe et iranien, qui appuient sa lutte contre le terrorisme ; les deux se sont fixés comme objectif de le maintenir au pouvoir.
Et les opposants se voient délaissés par leurs protecteurs internationaux, qui ont perdu toute volonté politique de destituer Assad. Tout gouvernement ne réfléchit qu’à ses propres priorités stratégiques en Syrie.
La Turquie, qui soutenait dès le début de la crise les opposants et dont les villes frontalières s’étaient transformées en bases de soutien aux opposants, se concentre aujourd’hui sur l’arrêt de la progression des Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), qui constituaient l’un des plus importants groupes combattant Assad.
Du point de vue d’Ankara, elles sont une force par procuration des séparatistes kurdes du PKK.
Les protecteurs des opposants syriens dans le golfe Persique sont en désaccord total : l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui sont empêtrés dans le bourbier yéménite, ont entamé une guerre diplomatique contre le Qatar.
Entre-temps, le gouvernement de Bachar al-Assad fait preuve de confiance en soi :
Tout au début du mois dernier, la Foire internationale de Damas a eu lieu pour la première fois depuis sa fermeture au début de la guerre.
Pendant ce temps, ceux qui avaient espéré le départ d’Assad voient que les sponsors des opposants ont dû réajuster leur positionnement en tenant compte de la realpolitik.
Abu Zaid, le porte-parole de l’opposition, a précisé que la France et d’autres puissances européennes se montraient de plus en plus inquiètes de la question de l’afflux migratoire, souhaitant le rétablissement de la stabilité en Syrie afin de renvoyer beaucoup de migrants syriens depuis l’Europe vers la Syrie.
Abu Zaid et d’autres figures de l’opposition syrienne ont accusé les administrations Obama et Trump d’avoir reculé face à la Russie en Syrie, alors que celle-ci se concentre sur la lutte contre Daech.
Dans la foulée, Damas a enregistré de grandes victoires sur le terrain contre les terroristes, victoires qui ont consolidé les positions de Bachar al-Assad. Damas, Alep, Homs ainsi que les villes côtières de Tartous et Lattaquié sont sous le contrôle du gouvernement de Bachar al-Assad.
À plus long terme, ceux qui pariaient sur la défaite d’Assad se trouveront probablement exclus du marché lucratif de la reconstruction de la Syrie.
L’Iran, la Russie et la Chine sont bien placés pour tirer bénéfice des projets de reconstruction de la Syrie, pour un coût estimé de 226 milliards de dollars.
Lors d’un discours en août, le président syrien a souligné que sa politique se tournerait vers l’est.
Alors que de nouvelles discussions sous la houlette de l’ONU sont prévues à Genève, les opposants, tout en s’accrochant publiquement à demander le départ d’Assad, sont appelés aussi bien par leurs protecteurs étrangers que par une nation épuisée par la guerre à changer de position envers Bachar al-Assad.
Source: Avec PressTV