Le président palestinien s’est entretenu lundi avec le chef du Hamas, leur première conversation depuis près d’un an, au lendemain d’un geste d’assouplissement du mouvement à l’égard du Fatah, le parti de Mahmoud Abbas au pouvoir en Cisjordanie occupée.
Abbas, à New York, a exprimé par téléphone à Ismaïl Haniyeh « sa satisfaction concernant ce climat de réconciliation », selon un communiqué de l’agence palestinienne officielle Wafa.
Le chef du Hamas a de son côté affirmé que sa formation était « déterminée à aller de l’avant pour mettre fin à la division (…) « , a souligné un communiqué du parti palestinien.
Un porte-parole du Hamas a indiqué à l’AFP que les deux hommes ne s’étaient pas parlé depuis leur rencontre au Qatar en octobre 2016.
Dimanche, le Hamas a annoncé la dissolution d’un organe controversé perçu comme une entrave à l’unité palestinienne et appelé le Fatah à engager de nouvelles discussions de réconciliation.
Le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah, attendu prochainement dans
la bande de Gaza, devrait rencontrer des responsables du Hamas et réaffirmer l’autorité du gouvernement, a déclaré à des journalistes à Ramallah un haut conseiller de Mahmoud Abbas, Nabil Chaath.
« Nous attendons (de voir) les premières mesures sur le terrain. Nous voulons voir M. Hamdallah reçu par le Hamas et les portes ouvertes de tous les ministères (à Gaza actuellement contrôlés par le Hamas) », a-t-il poursuivi.
« Cela pourrait avoir lieu dans les prochaines 24 heures. »
Il s’agira de la première visite du Premier ministre palestinien dans la bande de Gaza depuis 2015, année durant laquelle une précédente tentative de réconciliation avait échoué.
L’annonce dimanche de la dissolution du « comité administratif » par le Hamas a été favorablement accueillie par l’ONU et le Fatah, qui l’avait perçu comme un gouvernement parallèle entravant la réconciliation.
Depuis la création de ce comité en mars, M. Abbas a cherché à affaiblir le Hamas, bloquant notamment les versements de la facture de l’électricité fournie à Gaza, qu’il réglait.
La population de l’enclave palestinienne ne reçoit ainsi que trois à quatre heures de courant par jour.
Le président palestinien a également réduit les salaires d’une partie des fonctionnaires à Gaza, tandis que le nombre d’habitants de l’enclave bénéficiant de permis de l’Autorité palestinienne pour voyager pour des soins médicaux a baissé.
La bande de Gaza, qui compte quelque deux millions d’habitants, est soumise depuis dix ans à un rigoureux blocus d’ « Israël », doublé d’une fermeture quasi permanente par l’Egypte de sa frontière depuis 2013.
Le Hamas a appelé lundi M. Abbas à « prendre des mesures urgentes pour annuler toutes ses décisions punitives contre notre peuple dans la bande de Gaza », selon un communiqué. Chaath a assuré que le président palestinien avait prévu de révoquer ces mesures, sans fournir de calendrier.
Source: Avec AFP