L’ancien ministre libanais Omar Karameh et chef du courant al-Karameh (La dignité) a accusé le chef des Forces libanaises Samir Geagea de vouloir liquider politiquement le Premier ministre libanais Saad Hariri.
Ce politicien originaire de la ville du nord de Tripoli, qui s’exprimait pour la télévision libanaise al-Mayadeen TV, n’est autre que le neveu du Premier ministre Rachid Karameh, dont l’assassinat en 1987 a été imputé à Geagea, qui a été condamné à perpétuité avant d’être libéré en 2005, sur une motion parlementaire, grâce entre autre à des pressions occidentales.
« Samir Geagea œuvre pour liquider Hariri moralement… Son rôle est suspect. Comme il avait liquidé Rachid Karameh physiquement, il fait la même chose avec Hariri, mais moralement », a-t-il dit lors de l’interview télévisée réalisée dans la nuit de mardi (21 novembre).
Durant la crise que le Liban a traversée au lendemain de la démission du Premier ministre depuis Riyad, le 4 novembre dernier, et qui a soulevé un tollé général au Liban, Geagea a été soupçonné dans certains observateurs libanais de l’avoir dénoncé au régime saoudien, au motif qu’il était trop conciliant avec le Hezbollah au sein du gouvernement.
Selon le journal libanais al-Akhbar, les faucons au sein du courant du Futur et du camp du 14-mars sont de mèche avec Geagea. Ils assurent avoir ouvertement dit à Hariri après la fin de la bataille des Jourouds, qui a éradiqué le terrorisme takfiriste de la frontière avec le Liban, l’été dernier, qu’ils allaient le dénoncer à Riyad, l’accusant d’accorder une certaine couverture « sunnite » à « l’armement illégitime du Hezbollah ».
Appelé désormais « les partisans d’al-Sabhane », ils sont très proches du ministre saoudien des affaires du Golfe Thamer al-Sabhane qui était chargé du dossier libanais, et qui avait aussi soulevé un tollé général en menaçant les Libanais.
Ils ont dit s’attendre à ce que M. Hariri, une fois de retour, « va ôter la couverture sunnite ».
« On va voir si le camp du 8-mars sera assez costaud pour garder la couverture chrétienne que Aoun lui procure», ont-ils défié, rapporte al-Akhbar. Pour qui la communauté chrétienne au Liban semble être dans le collimateur des saoudiens cette fois-ci.
L’Arabie saoudite « a jeté la lumière à travers la démission de Hariri sur la crise nationale et la transformant en une crise arabe en décrétant que la participation du Hezbollah dans n’importe quel gouvernement comme étant un facteur de terrorisme dans le monde arabe », arguent-ils.
Et de poursuivre : « Hariri va retourner au Liban, présenter sa démission et dire à l’autre protagoniste qu’il devrait régler les causes qui étaient derrière sa démission, afin qu’il se désiste. Et comme Aoun ne pourra la régler et que les concessions du Hezbollah seront formelles et non convaincantes, nous allons entrer dans une crise ».
Leur desideratum incontestable, rapporte al-Akhbar : que le Hezbollah livre son arsenal militaire à l’armée libanaise.