Le président américain Donald Trump a déclaré que la présence américaine en Syrie serait maintenue «pour une durée indéterminée».
L’un des points d’appui de l’armée US sera la zone de désescalade de 55 km autour de la base militaire construite par le Pentagone en 2016 dans la ville d’al-Tanf, au sud-est de la Syrie à la frontière avec la Jordanie et l’Irak, écrit mardi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Officiellement, des forces spéciales et des instructeurs américains, britanniques et norvégiens sont présents dans cette zone pour former les unités de la Nouvelle armée syrienne (NAS) créée en tant que contrepoids à l’armée gouvernementale dans la lutte contre Daech, et pour l’aider à se protéger contre les attaques des terroristes visant la route Damas-Bagdad.
Cette zone n’est pas apparue par hasard: il s’agit d’un nœud de communications crucial reliant la Syrie, la Jordanie et l’Irak. En réalité, comme le constatent déjà de nombreux experts occidentaux, le principal objectif des USA consiste à bloquer l’apparition d’un pont terrestre susceptible, selon les Américains, de relier l’Iran à la Syrie et au Liban via l’Irak. C’est probablement la raison pour laquelle, selon certaines informations, le détachement américain d’al-Tanf reçoit des renforts en matériel militaire et en armements lourds, notamment en canons d’artillerie et en lance-roquettes multiples (LRM).
La NAS a pour objectif de contrôler les communications qui passent par le désert et de maintenir une menace pour Damas depuis le nord-est en s’unissant avec les groupes d’opposition dans le Qalamoun occidental et dans la Ghouta orientale.
Mais la situation opérationnelle a foncièrement changé en mai 2017. L’armée gouvernementale syrienne, soutenue par l’aviation russe, a repoussé Daech de l’autre côté de l’Euphrate en contournant al-Tanf et a établi son contrôle sur les itinéraires dans le désert. Les groupes contrôlés par les USA ont activement tenté d’empêcher la progression des forces syriennes vers l’Euphrate. De facto, le Pentagone et les groupes sous son contrôle ont agi en faveur des djihadistes en couvrant leur flanc gauche et leurs arrières dans les batailles contre les unités gouvernementales syriennes qui avançaient depuis le nord et l’ouest.
Au final, de nombreux groupes armés se sont accumulés dans la région d’al-Tanf, officiellement incontrôlés. Le Pentagone a l’intention d’utiliser ces groupuscules pour contrer le renforcement de l’influence de l’Iran dans la région. Par ces actions, les USA ont transformé la zone de désescalade autour d’al-Tanf en poudrière susceptible d’enflammer et de déstabiliser considérablement la situation dans la région.
Les actions des USA profitent aux chefs de guerre des groupes d’opposition qui s’efforcent d’éviter la dissolution définitive de leurs unités.
Source: Sputnik