A l’occasion de la commémoration de la guerre 2006, des images inédites du commandant martyr haj Imad Moughniyyeh ont été publiées pour la première fois.
On le voit en train de donner les dernières instructions pour les exercices précédant l’opération de la résistance islamique qui a eu lieu le 12 juillet 2006, et au terme de laquelle le Hezbollah a pu capturer deux soldats de l’occupation. Cette opération était destinée à obtenir en échange la libération du doyen des détenus libanais dans les prisons de l’occupation israélienne Samir al-Qintar.
Média de guerre central (MGC), instance médiatique de la Résistance, a lui aussi livré de nouveaux détails de cette opération baptisée « Al-Waed as-Sadek » (Promesse tenue).
« Le 12 juillet 2006, vers 9h du matin, une force militaire israélienne, formée de 8 soldats à bord de deux véhicules Hummer, a emprunté le chemin situé entre les deux colonies Zarit et Chtoula, à hauteur de la numérotation frontalière ‘105’ », est écrit dans le préambule du communiqué de MGC, publié sur son compte Twitter.
Il poursuit : « un groupe de moujahidines de la Résistance islamique les attendait de l’autre côté, à Khallet Wardé situé dans la broussaille de Aïta ach-Chaab, à la frontière avec la Palestine
occupée. Avec pour objectif de faire prisonnier des soldats israéliens».
Le communiqué indique par la suite qu’une unité spéciale de la Résistance islamique a pris pour cible un Hummer, tuant les quatre soldats qui étaient à son bord. Alors qu’une autre unité visait le second véhicule, via 3 roquettes 7B, dans le but de le stopper.
« À ce moment le Groupe d’assaut s’est lancé en direction du premier Hummer. Il a traversé la clôture frontalière, sous une couverture d’un feu nourri intensif, après avoir ouvert une brèche dans la clôture de sécurité via un engin explosif planté par l’un des frères moujahidines », précise MGC.
Selon ce dernier, les résistants avaient auparavant attendu plusieurs semaines à Khallet Wardé, avant de passer à l’acte. Son commandement sur le terrain ayant été confié au chef martyr Khaled Bazzi, alors que le chef martyr Ibrahim al-Haj était chargé d’assurer le théâtre de l’opération, en interdisant aux forces de soutien de l’ennemi d’avancer.
Concernant les phases de l’opération, l’instance
médiatique de la résistance évoque des activités de reconnaissance, de planification, d’entrainements et d’exercices.
Elles étaient toutes supervisées par Haj Redwane, le nom de guerre de M. Moughniyeh.
« Les moujahidines sont arrivés au premier Hummer. Deux soldats ont pris la fuite, l’un d’entre eux a été tué, alors que le second a pu atteindre une broussaille avoisinante. Deux soldats étaient restés dans le Hummer, Goldwasser et Reguev. Un groupe s’est chargé de les transporter vers une région sécurisée », poursuit le texte.
Le véhicule a par la suite été détruit via un engin explosif, afin d’effacer toutes les traces qui permettent à l’ennemi de découvrir ce qui s’est passé et de savoir d’avance le sort des deux soldats israéliens, ajoute le communiqué.
Durant les longues négociations qui ont été entamées pour obtenir leur libération, via un médiateur allemand, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah, a alimenté le doute sur le sort des deux soldats israéliens, sans jamais divulguer s’ils étaient morts ou vivants. Le but était sans aucun doute d’obtenir en échange de chaque information libérée une contrepartie israélienne.
La guerre de 33 jours qu’Israël a lancée contr
e le Liban pour les restituer s’est soldée par un grand échec et a nécessité une commission d’enquête baptisée Vinograd, pour en élucider les véritables causes.
Ce n’est que deux années plus tard, presque au jour le jour, le 16 juillet 2008, que les dépouilles des deux soldats israéliens ont été restituées en échange de la libération de Samir al-Qintar, et de 14 autres résistants libanais qui avaient été faits prisonniers durant la guerre, et des dépouilles de 199 Libanais et Palestiniens.
On ne sait toujours pas à quel moment la direction du Hezbollah a divulgué que les deux soldats israéliens étaient morts quand ils ont été faits prisonniers. Et en échange de quoi. Des zones d’ombre restent à élucider.
(Certaines photos sont des captures d’écran prise à partir d’une vidéo sur la phase préparatoire de l’opération)