Plusieurs membres du bureau politique d’Ansarullah se sont entretenus, vendredi, avec l’ambassadeur de la France au Yémen, Christian Testot.
Lors de cet entretien, qui a eu lieu dans la capitale Sanaa, les dirigeants d’Ansarullah ont exprimé le mécontentement de l’opinion publique yéménite de l’implication de la France dans l’agression menée contre leur pays. Ils ont, dans ce contexte, appelé le gouvernement français à réviser sa position.
Au cours de cette réunion, Ansarullah a clarifié sa vision pour parvenir à une issue politique et discuté de l’agression menée par la coalition (saoudo-US) ainsi que du blocus imposé sur le Yémen.
La communauté internationale devrait traiter objectivement l’affaire yéménite
Pour sa part, le président du Comité révolutionnaire suprême au Yémen, Mohammed Ali al-Houthi, a souligné vendredi que la communauté internationale devait traiter objectivement l’affaire yéménite.
Lors de sa rencontre avec l’ambassadeur de France, al-Houthi a exprimé sa surprise que la communauté internationale adopte encore la version des Etats des pays du Golfe sur le Yémen, ce qu’il a considéré comme une grande contradiction.
Al-Houthi a noté que la communauté internationale a abandonné les droits, les lois et les chartes des Nations Unies sous la tentation de l’argent saoudien, et laissé la place aux régimes réactionnaires saoudiens et émiratis de porter atteinte au Yémen.
Il a appelé la France à gagner la confiance du peuple yéménite et à jouer un rôle neutre vis-à-vis de la question yéménite.
« Le peuple yéménite veut la liberté, l’indépendance et le maintien de la souveraineté de sa patrie, qui sont des revendications légitimes », a déclaré al-Houthi.
« Qui a annoncé la guerre d’un côté est celui qui peut l’arrêter », a-t-il ajouté.
L’ambassadeur de France a, quant à lui, affirmé que la langue du dialogue est la véritable solution au Yémen, et non la guerre, en notant la politique constante de son pays de dialoguer avec toutes les parties.
Le contrôle des frontières sud saoudien échappe à Riyad
À peine trois jours après l’attaque aux drones d’Ansarallah contre un site pétrolier d’ARAMCO non loin de Riyad, les évolutions s’accélèrent sur les frontières de Saada (nord du Yémen) avec l’Arabie saoudite. Les forces yéménites (armée + Ansarullah) ont pris le contrôle des localités situées non loin du point de passage d’Aleb situé sur les frontières saoudiennes.
Entre-temps, les forces yéménites sont parvenues à repousser une offensive d’envergure des mercenaires à la solde de la coalition pro-Riyad dans une région frontalière située entre Saada au Yémen et Najran en Arabie saoudite. C’est dire à quel point le contrôle des frontières sud de l’Arabie échappe au régime de Riyad, tant est multiple le nombre d’attaques aux missiles, aux drones, et d’assauts des forces yéménites.
Les unités d’artillerie de l’armée yéménite ont aussi pilonné les positions de la coalition d’agression saoudienne à la proximité du district de Mujazah à Asir. Ce pilonnage aura suffi à neutraliser les raids des chasseurs de la coalition qui ont effectué 17 sorties de vols pour faciliter l’avancée de leurs mercenaires. L’opération d’Ansarallah a infligé un lourd bilan aux mercenaires et laissé des dégâts matériels. Selon des informations concordantes, les affrontements font rage sur la zone frontalière de Jabal Tawil à Jizan entre les forces conjointes yéménites d’une part et les mercenaires affilés au régime de Riyad de l’autre.
Le QG des pro-Riyad visé à Maarib
Citant une source militaire, le site d’information libanais al-Ahed a rapporté que les forces aériennes de l’armée yéménite avaient mené une attaque au drone sur le quartier général de la coalition américano-saoudienne dans la province de Maarib. Abd Rabbo Mansour Hadi (président démissionnaire) se trouvait dans les locaux au moment de l’attaque.
Même situation à al-Jawf où selon la chaîne d’information yéménite al-Masirah, les forces yéménites ont violemment pilonné les positions des agresseurs à Hazm. Des dizaines de mercenaires ont été liquidés et leurs équipements détruits. Les experts militaires remarquent aussi un retour significatif des unités d’artillerie de l’armée yéménite dans les combats au grand dam des agresseurs.
Sur la côte ouest, où les Émirats et l’Arabie saoudite peinent à faire une percée, au bout de plus d’un mois de combat, la situation est pareille pour les agresseurs : snipers, artillerie lourde, drone, missile, voilà à quoi ont le droit les forces d’agression.
Nouvelle arme stratégique d’Ansarullah
Par ailleurs, lors d’une interview accordée avec le site iranien Tasnim News, Abed Ben Mohammad al-Thour, l’un des commandants de l’armée yéménite a relevé l’enlisement des Émirats à Hodeïda, enlisement qui les a poussé à suspendre les combats au bout de 25 jours.
« Les Émirats arabes unis ont suspendu l’opération pour évacuer leurs forces, quasi décomposées. Il s’agissait aussi pour Abou Dhabi de tuer le temps et de se refaire une santé. C’est le signe avant-coureur d’une défaite et il ne se trompe pas. Nous réalisons l’une des promesses faites par le leader du mouvement Ansarullah, Abdel-Malek al-Houthi. Rien n’échappe plus à nos tirs. Les centres militaires, économiques et politiques en Arabie saoudite et aux Émirats sont en ligne de mire. Nos opérations aux drones constituent par ailleurs une riposte aux opérations héliportées ennemis sur la côte ouest».
Avec AlMasirah + Saba’ + PressTV