‘Israël’ a bloqué jeudi de nouveau et jusqu’à nouvel ordre la fourniture de carburant et de gaz à la bande de Gaza, prétextant les envois de cerf-volants incendiaires vers ‘Israël’, a annoncé le ministre de la Défense Avigdor Lieberman.
Cette mesure va toucher une enclave qui souffre déjà de très graves coupures d’électricité, notamment pour les hôpitaux.
Le 17 juillet ‘Israël’ avait durci le blocus autour de la bande de Gaza imposé depuis plus d’une décennie en imposant l’arrêt des fournitures de carburant à l’enclave palestinienne, avançant comme prétexte l’envoi des cerf-volants et de ballons incendiaires de la bande de Gaza vers le sud de l’entité sioniste où quelque 3.000 hectares sont partis en fumée, selon les autorités d’occupation.
Le 9 juillet, Israël avait annoncé la fermeture du terminal de Kerem Shalom, le seul point de passage de marchandises entre ‘Israël’ et la bande de Gaza, où quelque 80% des deux millions d’habitants sont tributaires d’une aide, selon la Banque mondiale.
Par ailleurs, ‘Israël’ a refusé 833 demandes de permis pour sortir de Gaza au premier trimestre 2018, sous prétexte que les demandeurs avaient des liens familiaux présumés avec le Hamas, contre 21 l’an dernier, selon quatre ONG des droits de l’Homme.
« Refuser aux patients l’accès à un traitement médical au motif qu’ils ont des liens familiaux avec des membres du Hamas est une violation du droit international et est complètement immoral », ont indiqué ces organisations dans un communiqué commun.
Elles estiment que l’augmentation des refus résulte de la mise en application d’une décision du cabinet de sécurité israélien du 1er janvier 2017.
« Certains patients atteints de cancer qui n’ont pas eu accès à des soins pour cette raison ne se connaissent pas de proches membres du Hamas », a cependant affirmé à l’AFP Shai Grunberg, porte-parole de l’ONG Gisha.
Plus de 250 employés licenciés de l’UNRWA
Pis encore, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé mercredi sa décision de licencier plus de 250 employés dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, après les coupes budgétaires drastiques des Etats-Unis à l’organisation internationale.
Le porte-parole de l’UNRWA, Chris Gunness, a affirmé dans un communiqué que 154 employés palestiniens en Cisjordanie et 113 dans la bande de Gaza seraient licenciés, à la suite des réductions américaines qualifiées de « menace existentielle » pour l’agence.
L’organisation fournira des contrats à temps partiel à plus de 500 autres employés à plein temps, a-t-il ajouté.
Amal al-Batsh, vice-présidente du syndicat des employés de l’UNRWA à Gaza, a déclaré que « cette décision allait affecter gravement les employés et leurs familles ».
Il s’agit de la première vague de licenciements depuis l’annonce en janvier par les Etats-Unis de leur décision de n’octroyer que 60 millions de dollars cette année à l’agence, contre 360 millions l’année dernière. Les Etats-Unis contribuaient à eux seuls à 30% des fonds de l’UNRWA.
Etablie en 1949, l’UNRWA apporte son aide à des millions de Palestiniens enregistrés comme réfugiés. Plus de 500.000 enfants étudient dans les écoles de l’UNRWA (54% de son budget va à l’éducation) qui fournit aussi des soins et une aide sociale. Selon l’agence onusienne, quelque 80% de ses quelque deux millions d’habitants sont tributaires d’une aide.
Ordre de démolir Khan al-Ahmar
La situation en Cisjordanie occupée n’est pas meilleure. La Haute Cour de justice de l’occupation a déclaré mercredi que le village bédouin de Khan al-Ahmar devait être démoli.
Le mois dernier, la Haute Cour a gelé la destruction du village de Khan al-Ahmar après que les avocats palestiniens ont déposé une pétition au nom des résidents contre la démolition de leurs habitations.
Les avocats affirment que les habitants ont été forcés de construire sans permis car Israël n’en accorde que rarement aux Palestiniens vivant dans cette région située à l’Est de Jérusalem AlQuds occupée.
Israël a proposé à quelques 180 personnes d’être relogées dans la ville voisine d’Abu Dis, offre qu’elles ont pour l’instant déclinée.
Après de longues heures de discussion la semaine dernière, les avocats qui défendent le village de Khan al-Ahmar ont rejeté une nouvelle offre de part de l’occupation qui propose d’installer des tentes ainsi qu’un système d’eau et d’électricité à d’Abu Dis pour reloger les habitants.
Une autre proposition de déplacer les résidents près de Mitzpe Yeriho en Cisjordanie a également été rejetée par les avocats qui ont donné cinq jours à la Haute Cour de Justice israélienne pour proposer une alternative adéquate.
Plusieurs pays européens et organismes internationaux ont exhorté en début du mois de juillet ‘Israël’ à mettre fin à son plan de démolition du village bédouin Khan al-Ahmar en Cisjordanie, l’accusant d’enfreindre le droit international.
« Israël devrait arrêter de telles actions et de tels plans pour reloger les communautés bédouines en Cisjordanie occupée », a tweeté le bureau de Nikolay Mladenov, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient. « De telles actions sont contraires au droit international et sapent la solution à deux Etats », a-t-il ajouté.
L’Union européenne a quant à elle déclaré dans un communiqué que les démolitions « ainsi que les projets de construction de nouvelles colonies pour les Israéliens dans la même région sapent la viabilité de la solution à deux Etats et les perspectives d’une paix durable ».
Avec AFP + Médias israéliens