À peine 48 heures après des tirs de missiles sol-sol israéliens contre les sites militaires de Masyaf à Hama et de Baniyas à Tartous, attaques dans lesquelles les médias israéliens, comme à leur habitude, ont vu une tentative de plus destinée à « bouter l’Iran hors de Syrie », Téhéran répond.
Le cadre est bien choisi : le sommet Iran/Russie/Turquie à Téhéran, qui a réuni ce vendredi le président Rohani et ses homologues russe et turc, sommet qui se déroule à un moment particulièrement névralgique de la guerre, où Américains et Israéliens, à défaut d’une victoire, ont mis tout leur poids dans la balance pour empêcher la paix.
À Téhéran, le président iranien a affirmé qu’Israël devait se retirer sans tarder des territoires syriens occupés, à savoir le Golan.
« Le régime occupant israélien doit quitter sans délai les territoires syriens, et ce en conformité avec les résolutions internationales et l’exigence du peuple syrien », a-t-il pointé.
En présence de Poutine et d’Erdogan, Rohani a tenu à souligner que l’Iran envisageait de maintenir sa présence en Syrie, puisqu’il s’agit d’une présence qui répond à la demande des autorités légitimes syriennes.
Voilà ce qui est bien clair : le Premier ministre israélien et ses lieutenants pourront menacer tant qu’ils le veulent, ce n’est ni à Israël ni aux Américains de dicter les règles du jeu syrien. Pour le reste le président Poutine a été bien clair : toute la Syrie, y compris Idlib, devra être restituée à l’État syrien, fût-ce au prix d’une grande confrontation.
Même Erdogan, pourtant soucieux du sort des milliers de miliciens d’Idlib, ne veut plus que l’abcès persiste et se dit prêt à créer un couloir pour évacuer les terroristes. Depuis deux semaines, les perdants de la guerre syrienne mènent une vaste campagne de menaces de guerre contre Damas dans l’espoir de pouvoir faire d’Idlib, ultime enclave qu’ils contrôlent encore par terroristes interposés, une monnaie d’échange.
Quelques heures avant la tenue du sommet de Téhéran, l’ambassadeur US à Tel-Aviv a d’ailleurs donné le ton : « Israël ne quittera pas le Golan » qu’il compte faire sien, a dit en substance le diplomate. En plaçant les pièces les unes à côté des autres, le puzzle USA/Israël se complète : la campagne médiatique autour d’Idlib viserait, entre autres objectifs, à pousser l’État syrien à conclure un marché qui se résume ainsi : Idlib à Assad, le Golan à Israël. La réponse de Téhéran à cet absurde marché a été donnée et elle est sans équivoque. Damas reprendra non seulement Idlib mais aussi le Golan et il peut compter sur l’appui de l’axe de la Résistance.
Source: PressTV