L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Croix-Rouge ont souligné qu’elles ne disposaient d’aucune preuve de bombardements russes sur des hôpitaux syriens et qu’elles n’accusaient nullement la Russie.
Le bureau turc de la Société médicale syro-américaine (SAMS), dont le siège se trouve à Washington, a confirmé être la source qui a livré des soi-disant informations, signées par le Health Cluster Turkey Hub, sur les prétendues frappes aériennes russes sur des « hôpitaux » au département d’État des États-Unis, a déclaré le manager du bureau turc Mohamad Katoub dans une interview accordée à Sputnik.
« Nos 170 employés nous ont raconté que des hôpitaux ont été détruits par les frappes aériennes dans diverses régions syriennes », a indiqué M. Katoub, soulignant que la SAMS n’accuse aucunement la Russie et que les accusations contre Moscou ne sont fondées que sur les témoignages des résidents locaux. De ce fait, la SAMS a pour sa part exigé une enquête.
Selon lui, l’ONG en question ne dispose pas d’informations précises et ne sait pas exactement qui a bombardé les bâtiments médicaux. Le département d’État américain a néanmoins publié les données recueillies par les activistes locaux et les employés de la SAMS en Syrie.
De son côté, Tarik Jazarevic, le porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a expliqué que le Health Cluster Turkey Hub de la SAMS fonctionne sous le parrainage de l’OMS pour « coordonner les opérations dans les zones frontalières avec la participation de plus de 40 structures partenaires, y comprises les ONG internationales et syriennes ».
D’après M. Jazarevic, l’OMS dispose d’informations sur les dégâts causés dans cinq hôpitaux, mais n’a pas de mandat permettant d’établir les responsables et l’origine des destructions. L’OMS n’a pourtant livré aucune photo ou vidéo des hôpitaux détruits.
A Damas, la porte-parole du bureau local du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Inji Sidki a confirmé dans une interview à Sputnik les données sur deux hôpitaux d’Al-Ansar et d’Atarib à l’Ouest d’Alep, qui ont été sous le feu le 14 novembre. La représentante de la Croix-Rouge dans la capitale syrienne a ajouté qu’elle ne disposait pas d’informations sur l’hôpital d’Idleb.
Le Croissant-Rouge arabe syrien (IFRC), partenaire direct de la CICR dans la région, a également confirmé à Sputnik ne disposer d’aucune information sur les hôpitaux en question.
Le 16 novembre, le ministère russe de la Défense a rappelé que les frappes aériennes sur Alep, où se trouvent trois des cinq hôpitaux présumés, ont été suspendues depuis 29 jours déjà, même sur les territoires sous contrôle du Jabhat Fatah al-Sham (ex-Front al-Nosra).
Ce n’est pas la première fois que Washington accuse Moscou d’avoir effectué des frappes aériennes contre des établissements civils en Syrie. Pour sa part, la Russie ne cesse de souligner que la sélection des cibles est toujours réalisée après un examen minutieux, et rappelle les nombreuses demandes officielles russes pour obtenir les preuves de l’implication des forces aérospatiales dans les prétendus bombardements.
Ce sujet a été également au centre du scandale survenu lors d’un des briefings récents de John Kirby. Celui-ci a pété les plombs avant d’inviter la représentante d’une chaîne de télévision russe à aller chercher la liste des soi-disant hôpitaux auprès du gouvernement russe. Une autre porte-parole du département d’État américain, Elizabeth Trudeau, a dû s’excuser pour le comportement inopportun de son collègue.
Dans la foulée du scandale, Washington a fini par évoquer des « frappes aériennes » sur cinq hôpitaux et une clinique mobile, sans plus de détails.
Source: Sputnik