Sur l’affaire Khashoggi, la Turquie poursuit la politique de libération graduelle des informations contenues dans les enregistrements qu’elle dit détenir, sans les faire divulguer directement. Malgré le tollé soulevé sur la scène internationale, les contradictions et les révisions dans les versions saoudiennes des faits et les lacunes juridiques qui s’en sont suivies, aucun changement n’est perçu dans la politique américaine officielle de soutien inconditionnel au prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane, dont l’implication est plus que plausible.
Ce jeudi encore, Ankara a rendu publique une nouvelle révélation sur l’implication de MBS dans cet assassinat qui a eu lieu le 2 octobre dans le consulat saoudien à Istanbul. « La CIA détient l’enregistrement d’un appel téléphonique dans lequel le prince héritier Mohammad Ben Salmane a donné des prescriptions pour le faire taire » écrit le journal turc Hurriyet, dans un article signé par le journaliste et porte-parole du parti au pouvoir Justice et développement Abdel Qader Salfi.
« Faites taire Khashoggi le plus vite possible », aurait lancé MBS dans l’enregistrement de l’appel téléphonique, selon le journal turc, a traduit le site en ligne pro qatari Watan Serb.
La directrice de la CIA Jina Haspel a fait allusion à l’existence de cet enregistrement, a-t-il fait remarquer.
C’est Salfi qui a révélé depuis quelques jours une version sur les dernières minutes de la vie de Khashoggi, dans laquelle il dit que les auteurs de son assassinat lui avaient demandé, avant de l’étrangler, d’envoyer une lettre à son fils Salah. Ce qu’il a refusé de faire.
Le journaliste turc a signalé aussi que les preuves que détient la Turquie ne se limitent pas à des enregistrements sonores sur ce qui s’est passé avant et après le crime. « Il y a un indice d’une grande importance. Des appels téléphoniques ont été interceptés auprès des éléments de l’équipe d’assassinat envoyée en Turquie», a-t-il précisé.
La semaine passée, les médias américains ont rapporté que la CIA n’a plus de doutes sur la responsabilité de Mohammed ben Salmane dans le meurtre de Jamal Khashoggi.
Ce qui n’a pas fléchi pour autant la politique de Donald Trump qui le soutient toujours.
Selon le président américain, l’agence américaine de renseignement extérieur n’avait « rien trouvé d’absolument certain ».
« Il se pourrait très bien que le prince héritier ait eu connaissance de cet évènement tragique –peut-être, peut-être pas! », a-t-il dit.
Ce qui compte, a souligné le président américain, c’est avant tout les liens profonds avec le royaume saoudien.
Et d’énumérer selon l’AFP la lutte contre l’Iran –l’ennemi commun–, le combat contre le « terrorisme islamique radical », l’achat d’armes américaines ou encore la stabilité des prix du pétrole, dont Ryad est le premier exportateur mondial.
Sachant que ce soutien américain inconditionnel à MBS est surtout imputé aux pressions israéliennes qui voit en lui le dirigeant arabe capable d’achever la normalisation du monde arabe avec l’entité sioniste.
Source: Divers