La presse chinoise condamnait vendredi l’arrestation au Canada, sur demande américaine, d’une haute dirigeante du géant des télécoms Huawei, dénonçant une « attitude de voyou » destinée à contenir les ambitions technologiques du pays asiatique.
L’interpellation de Meng Wanzhou, directrice financière du numéro deux mondial des smartphones, a provoqué la colère de la Chine, qui a demandé sa libération « immédiate ».
Une affaire qui pourrait perturber la récente trêve dans la guerre commerciale Pékin-Washington.
« Le gouvernement chinois doit sérieusement méditer sur la tendance des Etats-Unis à abuser des procédures judiciaires visant à freiner les entreprises chinoises du secteur des hautes technologies », prévient le quotidien Global Times dans un éditorial.
« De toute évidence, Washington a recours à cette misérable attitude de voyou car il ne peut stopper la progression de Huawei sur le marché de la 5G », dénonce le journal au ton souvent nationaliste.
Le quotidien anglophone China Daily estime que l’arrestation de la dirigeante est davantage guidée par des considérations stratégiques.
« Les Etats-Unis font tout ce qu’ils peuvent pour contrer l’essor mondial de Huawei. Tout simplement parce que l’entreprise est le fer de lance des firmes chinoises compétitives dans le secteur des technologies », affirme le journal.
Les produits Huawei sont utilisés par des opérateurs téléphoniques dans le monde entier, notamment en Europe et en Afrique. Mais le groupe connaît des déboires aux Etats-Unis, où il a été banni des projets d’infrastructures pour des raisons invoquées de sécurité nationale et de craintes d’espionnage au profit de Pékin.
Sur le réseau social Weibo, une majorité d’internautes dénonçaient l’arrestation de Meng Wanzhou.
Le but est de maintenir l’économie chinoise dans « les secteurs industriels à faible valeur ajoutée », fustige un utilisateur de la plateforme.
« Il n’y avait pas une trêve avec les Etats-Unis?! », s’étonne un autre, en référence à la suspension de la guerre commerciale décidée le weekend dernier par les présidents chinois Xi Jinping et américain Donald Trump.
La raison de l’arrestation de Mme Meng n’a pas été révélée. Des informations de presse affirment que Washington la soupçonnerait de violation des sanctions américaines contre l’Iran.
Source: Avec AFP