Le ministre iranien des Affaires étrangères a entamé dimanche une tournée auprès des acteurs politiques et économiques en Irak, quelques jours après que le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a appelé Bagdad à cesser de dépendre de l’Iran pour son énergie.
L’Iran est le deuxième fournisseur de l’Irak, dont il est voisin, pour les produits importés (après la Turquie).
L’Irak a obtenu des Etats-Unis une exemption temporaire lors de l’entrée en vigueur du dernier train de sanctions américaines contre l’Iran.
Mais si M. Pompeo a appelé mercredi Bagdad à ne plus dépendre de l’Iran pour son énergie, cruciale dans un pays où la pénurie est chronique depuis des années, Bagdad et Téhéran ont plaidé dimanche pour davantage d’échanges.
« Nous avons discuté des mesures économiques unilatérales américaines et travaillé avec notre voisin (iranien) sur ce sujet », a affirmé dimanche à Bagdad le ministre irakien des Affaires étrangères Mohammed Ali al-Hakim.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, les deux hommes ont affirmé avoir discuté des relations « politiques et économiques » entre leurs pays.
Jeudi déjà, le ministre iranien du Pétrole avait plaidé à Bagdad pour « renforcer la coopération avec l’Irak », notamment dans les domaines du pétrole et d’énergie.
A partir de lundi, M. Zarif participera à plusieurs forums économiques dans différentes villes d’Irak, dont Souleimaniyeh au Kurdistan irakien. Et le président iranien Hassan Rohani est également attendu en Irak prochainement.
« Les échecs de l’Amérique perdurent depuis 40 ans et je propose aux pays (de la région) de ne parier sur le mauvais cheval », a encore ajouté le chef de la diplomatie iranienne, selon des propos rapportés par l’agence iranienne Fars.
De son côté, le Premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi a affirmé dans un communiqué que « la politique de l’Irak est fondée sur la construction des meilleures relations possibles avec tous (ses) voisins ».
En 2017, l’Irak a importé pour 5,7 milliards d’euros de biens de consommation iraniens.
En plus, il achète 28 millions de mètres cube de gaz iranien chaque jour pour alimenter entre autres ses centrales électriques et importe directement 1.300 mégawatts d’électricité.
Evoquant la Syrie, les deux hommes ont plaidé pour « le retour de la Syrie à la Ligue arabe », après sa suspension par les pays du Golfe en 2011 sous prétexte de la guerre.
Source: Avec AFP