Le secrétaire général du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem, a déclaré que le Liban devait recouvrer sa souveraineté estimant que tous les problèmes du pays proviennent de l’ennemi israélien et du soutien américain dont il dispose. Il a affirmé que le Hezbollah refuse l’étape par étape dans la crise actuelle.
Dans son discours prononcé ce lundi lors de la commémoration du décès du religieux sayed Abbas Ali Moussawi, il a insisté que « le gouvernement libanais se doit d’être actuellement occupé à élaborer un plan politique, médiatique, militaire et de mobilisation pour recouvrer sa souveraineté ».
Le mot d’ordre : le rétablissement de la souveraineté
« La souveraineté est la priorité absolue et le gouvernement devrait assumer cette tâche et cette responsabilité. Le gouvernement devrait tenir des discussions approfondies sur les moyens de restaurer la souveraineté et étudier les plans et programmes nécessaires », a-t-il précisé, invitant « les partis politiques, les élites et les personnalités influentes du Liban à soutenir le gouvernement dans la réflexion et la mise en œuvre de ces plans ».
Selon lui, le mot d’ordre qui devrait être adopté en ces moments est : « Nous exigeons que le gouvernement libanais rétablisse la souveraineté nationale comme axe central de sa campagne », appelant à « agir sous ce slogan pendant au moins une semaine afin que les citoyens et le gouvernement comprennent ensemble l’importance de cette tâche et la responsabilité du gouvernement dans la conquête de la souveraineté »
La résistance repousse l’agression mais ne l’empêche pas
Evoquant la résistance, il a dit : « La résistance est une force de défense et de libération, un peuple et des gens, une foi et une volonté, du patriotisme et de l’honneur, une fierté et une ténacité. La résistance est exactement à l’opposé de l’humiliation, de la reddition, de la soumission et de l’acceptation des diktats étrangers. La résistance n’est pas une armée de l’État ; elle la soutient mais ne s’y substitue pas. Elle la soutient et l’assiste, mais l’armée demeure la principale responsable de la protection de la patrie. Il faut armer l’armée pour lui faire porter la responsabilité. »
Il a souligné que « la résistance n’a pas perdu sa fonction, car elle a été créée pour faire face à l’agression, laquelle nécessite de nombreux affrontements (pour infliger) de lourdes pertes pour l’ennemi, avec la coopération et la dissuasion de l’armée, du peuple et de la résistance »
« L’essence de la résistance est d’affronter l’agression et non d’empêcher qu’elle soit perpétrée. C’est une réaction à l’agression. Elle fait face à l’agression, la fait avorter, la repousse et entrave ses objectifs. Cependant, elle n’empêche pas l’agression si l’agresseur décide d’attaquer. »
La trilogie a dissuadé l’ennemi pendant 17 ans
Il a souligné que « le Liban a disposé d’une grande résistance entre 2006 et 2023 et que, grâce à la trilogie « armée, peuple et résistance », il a réussi à dissuader l’ennemi israélien pendant 17 années ».
Et de demander : « Quelle serait l’alternative si la résistance ne se poursuit pas ? La reddition à Israël, la capitulation et l’abandon de ses capacités et de son potentiel ?»
« Les exploits réalisés pendant les périodes précédentes sont une bénédiction divine, ce que la résistance n’accomplit pas en général, contrairement au Hezbollah au Liban. Affronter Israël impliquait la défense et les sacrifices pour l’empêcher d’atteindre ses objectifs. »
Le gouvernement doit annuler sa décision
Cheikh Qassem a souligné que « le gouvernement libanais a pris la mauvaise décision de désarmer la résistance et le peuple alors que se poursuit l’agression israélienne », qualifiant cette décision « d’inconstitutionnelle et prise sous le diktat américain et israélien ». Il a averti le gouvernement contre le maintien de cette formule ce qui reflète qu’il n’est pas garant de la souveraineté du Liban ». Exigeant l’annulation de cette décision.
Les USA poussent le Liban à la sédition
Evoquant l’ingérence américaine dans les affaires au Liban, il a mis en garde que « l’action des Américains vise à nuire au Liban et à le pousser à la sédition ».
« Les États-Unis imposent des sanctions au Liban, entravent la reconstruction et l’aide, et limitent l’armée libanaise à son armement interne, l’empêchant ainsi de posséder les armes nécessaires à la protection du pays. Les Américains œuvrent jour et nuit pour piller le pays. Toute la déchéance et tout l’effondrement qui ont eu lieu ont été commandités par les États-Unis… Les États-Unis, qui s’ingèrent au Liban, ne sont pas dignes de confiance et constituent une menace pour la patrie. »
Les armes de la résistance sont notre âme
Sur l’armement de la résistance, il a réitéré que « nous ne renoncerons jamais à l’armement qui nous a honorés…. Nous n’abandonnerons pas les armes qui nous protègent de notre ennemi, et nous ne laisserons pas « Israël » se promener librement dans notre pays».
Selon lui « les armes portées par la résistance et le Hezbollah représentent l’âme du Liban, son honneur, sa terre, sa dignité et l’avenir de ses enfants ». Il a appelé à « l’unité et à la coopération entre le Hezbollah, le mouvement Amal et leurs forces alliées et leurs partisans ».
« Ceux qui cherchent à désarmer ces armes cherchent à dépouiller les Libanais de leur âme, mais la résistance restera un obstacle pour Israël, l’empêchera d’atteindre ses objectifs de rester au Liban et de mettre en œuvre son projet expansionniste. Quiconque voudrait arracher notre armement est comme celui qui voudrait arracher notre âme. Dans ce cas, il verra notre bravoure ».
Et d’ajouter: « Le Hezbollah, le mouvement Amal, les forces alliées, les populations du Sud, de la Bekaa, du Nord, de la Montagne et de Beyrouth, en plus des forces politiques influentes, tous sont ensemble pour protéger le Liban, la résistance du Liban, son peuple et sa dignité. »
Hezbollah refuse l’étape par étape
S’adressant au gouvernement libanais, il a dit :
« Il existe déjà une feuille de route qui comprend l’expulsion de l’ennemi du territoire libanais, l’arrêt de l’agression, la libération des prisonniers et le début de la reconstruction, suivis de discussions sur une stratégie défensive ».
Il a surtout insisté que le Hezbollah « rejette une approche basée sur l’étape par étape ou une voie exigeant des concessions », appelant « le gouvernement à respecter les accords conclus avec le Hezbollah, à ne pas céder aux pressions et à faire face à toutes les exigences avec courage et responsabilité… Qu’ils s’engagent à respecter ce que nous avons convenu, et nous respecterons ce que nous est dû. Contraignez « Israël ».
Sayed Moussa Sadr : « Israël est le mal absolu »
Au début de son discours, cheikh Qassem avait rendu hommage au fondateur du mouvement Amal, l’imam disparu sayed Moussa al-Sadr ; « il a radicalement modifié la situation au Liban et inauguré une ère de résistance husseinite et loyale dans la région. Il a appelé à affronter l’occupant avec les poings et les ongles si les armes n’étaient pas disponibles. Il considérait Israël comme le mal absolu. Il était attaché à l’unité nationale dans une patrie qui appartient à nous tous, et il affirmait que si le sud souffrait, c’est tout le Liban qui souffrirait ».
Fajr al-Joroud, la bataille de l’armée et de la résistance
Cheikh Qassem a également parlé dans son discours de la bataille Fajr al-Joroud, qui s’est clôturée en août 2017 en libérant des régions occupées par des groupes takfiristes à l’est du Liban, à la frontière avec la Syrie.
« La bataille de Fajr al-Jouroud, a été menée par l’armée libanaise en coopération avec la résistance, et s’est terminée en remportant une grande victoire contre les takfiristes et Daech », a-t-il indiqué, rappelant « le rôle décisif et audacieux de l’ancien président Michel Aoun dans la décision de lancer la bataille malgré la pression américaine ».
« Le président Aoun avait insisté sur la coordination entre le Hezbollah et le commandement de l’armée, représenté à l’époque par le général Joseph Aoun ».
Selon lui Fajr al-Jouroud est « un modèle de stratégie défensive qui fait de la résistance un soutien à l’armée dans la libération et l’accomplissement de grandes missions. »
La position du Yémen mènera à la victoire.
Concernant la situation au Yémen, Cheikh Qassem a condamné les frappes israéliennes contre ce pays, indiquant que « comme d’habitude, Israël frappe des cibles civiles ».
« Israël est l’incarnation de la criminalité, son cerveau », a-t-il taclé, mettant en garde que « l’extermination de Gaza aux yeux du monde pourrait se reproduire au Yémen si la communauté internationale n’intervenait pas ».
Il a en outre salué « la position héroïque du Yémen dans son soutien à la Palestine, une position rare et exceptionnelle qui entrera dans l’histoire… La position du Yémen mènera à la victoire. Quelle que soit l’arrogance d’Israël, il finira par tomber. »
Source: Al-Manar