En violation flagrante de la loi libanaise, des sources fiables ont révélé au site web Al-Manar que l’entreprise locale Atamian Watches promeut et vend des produits de la marque de bijoux Messika, une marque présentée comme française, mais dont les origines remontent à Israël.
De Tel-Aviv à Beyrouth… en passant par Paris
Malgré le marketing intensif de la marque Messika comme une marque de haute joaillerie de fabrication française, une enquête a révélé que sa fondatrice, Valérie Messika, bénéficie du soutien financier et technique de son père, André, fondateur de la société israélienne Messika Diamonds, basée à Tel-Aviv.
André Messika est l’un des plus grands exportateurs de diamants d’Israël. En 2012, l’entreprise a reçu le prix de l’« Exportateur exceptionnel » lors d’une cérémonie officielle organisée à la résidence de l’ancien président Shimon Peres, en présence de l’ancien ministre de l’Économie Naftali Bennett.
Au cours de cette période, la société a réalisé des exportations dépassant les 100 millions de dollars par an, ses exportations totales entre 2011 et 2013 atteignant environ 300 millions de dollars, ce qui en fait le sixième plus grand exportateur de diamants en Israël.
Diamants du sang, violations et profits
Ce n’est un secret pour personne que le secteur diamantaire constitue un pilier fondamental de l’économie israélienne et un financeur direct de l’establishment militaire. Malgré l’absence de mines de diamants en Israël, c’est en Afrique où il s’acquiert d’importantes quantités de diamants polis.
Les organisations internationales de défense des droits humains accusent certaines de ses entreprises d’être directement liées au commerce des « diamants du sang », lié à des violations des droits humains et au financement de conflits armés, notamment dans des pays comme l’Angola, la Sierra Leone et la République centrafricaine.
Fraude, marketing et soupçons juridiques
Bien qu’Atamian Watches ait eu connaissance de ces faits depuis près d’un an, l’entreprise a continué de promouvoir les produits Messika sur le marché libanais, en violation des lois locales interdisant les transactions commerciales avec l’entité israélienne ou la promotion de ses produits. Il semble que Valérie Messika ait eu recours à des certificats d’origine français pour promouvoir ses produits et contourner les campagnes mondiales de boycott ciblant les produits israéliens, y compris les campagnes et mouvements de boycott.
Autorités compétentes… et responsabilités juridiques
Cette affaire soulève de sérieuses questions sur les mécanismes de contrôle douanier et économique au Liban et engage la responsabilité des organismes officiels compétents, principalement le ministère de l’Économie et du Commerce et la Direction générale de la Sûreté générale.
Ces autorités ouvriront-elles une enquête officielle ? La promotion d’un produit israélien dissimulé sous une couverture française sur les marchés libanais sera-t-elle stoppée ?
Faire la lumière sur cette question ne se limite pas à une simple question juridique, mais s’étend à une dimension nationale et morale, à un moment où les peuples de la région – y compris le Liban – sont engagés dans une lutte existentielle contre l’occupation israélienne, qui réexporte ses ressources « douces », dont les diamants, pour financer la machine de guerre et de génocide israélienne.
Source: Al-Manar