Donald Trump a inventé de nouvelles raisons pour sanctionner les pays qui résistent à l’emprise américaine et les mettre sous pression.
Il a signé vendredi un décret prévoyant d’établir une liste noire de pays où sont détenus, « de manière injuste » des Américains, une mesure assortie de sanctions sévères pour les responsables impliqués, selon l’AFP.
Cette liste s’inspire de celle « des Etats soutenant le terrorisme », dressée par le département d’Etat américain et qui inclut des sanctions financières lourdes pour les nations incriminées.
L’administration Trump n’a pour l’heure communiqué officiellement aucun nom de pays susceptible de figurer sur cette liste noire, précise l’AFP. Un haut responsable a cependant fait savoir que les cas de la Chine, de l’Iran et de l’Afghanistan seraient examinés de près, étant donné qu’ils « prennent part de façon répétée à la diplomatie des otages ».
« Nous fixons aujourd’hui une limite très claire, une ligne rouge : vous ne pouvez utiliser des Américains comme monnaie d’échange, ou sinon vous vous exposez à des conséquences sévères », a expliqué à la presse ce haut responsable américain qui a demandé l’anonymat.
Conformément au nouveau décret, les pays visés par Washington feront l’objet de sanctions, et leurs responsables impliqués dans les détentions se verront interdire l’entrée aux Etats-Unis.
Le département d’Etat se réserve aussi le droit d’interdire aux citoyens américains de se rendre dans les pays faisant l’objet de la mesure.
Une affaire louche en Corée du nord
Pour l’instant, Washington n’interdit de façon stricte à ses citoyens de se rendre qu’en Corée du Nord, une décision prise dans le sillage de l’affaire Otto Warmbier, du nom de cet étudiant arrêté en 2015 à Pyongyang et mort en 2017, peu après sa libération.
En voyage pour fêter le nouvel an en 2015, il a été condamné à 15 ans de travaux forcés pour subversion en mars 2016 après avoir été accusé d’avoir volé une affiche de propagande politique nord-coréenne dans l’hôtel international Yanggakdo.
Entré dans un coma profond pendant sa détention, Otto Warmbier est libéré et renvoyé dans son pays en juin 2017.
Quoique l’autopsie a confirmé que son corps ne présente pas de traces de tortures, Donald Trump avait accusé les autorités nos-coréennes de l’avoir « torturé au-delà de l’imaginable ». La Corée du Nord a imputé l’état d’Otto à une combinaison de botulisme et d’une réaction inattendue à un somnifère.
Pendant son procès, il avait avoué « avoir sapé le régime à la demande du triumvirat composé d’une église de l’Ohio, d’une société secrète universitaire et du gouvernement américain ».
Otto est devenu un symbole utilisé pour « construire un argumentaire de guerre sur des bases émotionnelles », avait alors appréhendé la rédaction du New York Times.
Des questions sans réponse sur un étudiant juif
Or des questions sont restées sans réponse.
Qu’est-ce qui a poussé cet étudiant juif américain qui voulait devenir un banquier à se rendre à Pyongyang et d’avoir dit qu’il a été incité par une église ?
Pourquoi Washington n’a-t-elle pas pu obtenir sa libération alors qu’elle avait pu obtenir, durant les 7 années qui avaient précédé, celle saine et sauve de plus d’une douzaine d’Américains emprisonnés dans ce pays ?
Pourquoi c’est un ancien parachutiste israélien, Mickey Bergman, à la sensibilité de thérapeute, qui a été choisi comme premier émissaire à la Corée du nord pour négocier avec les autorités nord-coréennes ?
Est-ce par hasard que celui qui lui a succédé, Joseph Yun, soit marié à une doctorante en histoire diplomatique de l’Université de Harvard et consultante aux entreprises internationales, à savoir Melanie Billings, dont certains membres de famille, Rachel Billings, défendent le droit historique d’Israël sur la terre de la Palestine ?
Y aurait-il un lien entre sa mort et l’assassinat cette année-là en Malaisie du demi-frère du dirigeant nord-coréen dans des circonstances qui n’ont pas été élucidées : les deux femmes qui l’ont tué ont été relâchées sans purger les peines que méritent leur acte, après avoir été crues sur paroles qu’elles ont été dupées par des agents nord-coréens. A noter que l’assassinat a alors été attribué à Kim Jong-Il et condamné par les USA.
Y aurait-il un lien entre sa mort et les négociations qui avaient débuté la même année entre les deux pays sur la question nucléaire nord-coréenne ?
Révélations d’une mission douteuse en Corée du nord
En plus de ces interrogations, une question s’impose sur le moment choisi par Trump pour décréter sa liste noire, d’autant qu’il est concomitant avec les révélations vendredi d’une opération commando qui avait eu lieu en Corée du Nord, en 2019, lors de son premier mandat.
Selon le New York Times, cette mission « hyper risquée » s’est produite alors que l’administration Trump était en pleines négociations avec Kim Jong Un sur le programme nucléaire nord-coréen – qui s’étaient finalement révélées infructueuses, selon l’AFP.
S’appuyant sur une vingtaine de témoignages, des responsables gouvernementaux, membres de la première administration Trump et actuels ou anciens militaires ayant connaissance du dossier, elle avait pour objectif affiché de placer « sur le sol nord-coréen un dispositif d’écoute pour espionner son dirigeant Kim Jong Un », rapporte le NYT.
Sachant que les forces spéciales qui en étaient chargées appartenaient à la même unité que celle qui a tué Oussama Ben Laden en 2011, rapporte le journal.
« Se pensant seules quand elles atteignent le rivage nord-coréen, après s’être approchées dans deux mini sous-marins de la taille d’un orque, elles sont prises à l’improviste par une petite embarcation nord-coréenne qui s’est dirigée vers les mini sous-marins et un membre d’équipage plonge. Craignant avoir été repérés, les membres des forces spéciales décident d’ouvrir le feu, tuant tout l’équipage, composé de deux ou trois personnes… Ils quittent la zone sans avoir déposé le dispositif d’interception », relate le journal.
« Sur le bateau, ni armes ni uniformes n’ont été trouvés : il s’agissait vraisemblablement de pêcheurs plongeant à la recherche de coquillages », rapporte-t-il.
Vendredi, Donald Trump a nié avoir connaissance de cette mission top secret.
« Je ne sais rien à ce sujet. C’est la première fois que j’en entends parler », a répondu le président américain, interrogé dans le Bureau ovale.
Sa première administration n’avait jamais informé les commissions parlementaires chargées de superviser les activités militaires et de renseignement de cette mission, ni avant, ni après, selon le New York Times.
Menaces de frappes contre le Venezuela fondées sur des mensonges
L’on ne peut ne pas s’interroger sur les raisons du timing de ces révélations. Surtout qu’elles interviennent avec des menaces de frappes américaines contre le Venezuela.
Vendredi, Trump avait promis de « descendre » les avions militaires vénézuéliens dont il estime qu’ils menaceraient les forces américaines en mer des Caraïbes.
Jeudi, il avait dénoncé le survol d’un de ses navires de guerre par des avions militaires vénézuéliens dans les eaux internationales. Le Pentagone ayant estimé qu’il s’agissait d’un « geste hautement provocateur ».
La semaine passée, il avait dépêché ces navires de guerre dans ces eaux après avoir accusé le président vénézuélien Nicolas Maduro de diriger un réseau de narcotrafic. Et son Département de la Justice d’augmenter la prime pour sa capture à 50 millions de dollars.
Ses accusations semblent volontairement mensongères car contestant non seulement les rapports de l’ONU mais ceux de l’agence américaine US Drug Enforcement Administration (DEA).
Dans son rapport annuel sur la cocaïne, publié en 2024, la DEA avait identifié la Colombie comme la principale source de cocaïne saisie aux États-Unis (84 %). Sans mentionner le Venezuela.
Le cordon ombilical de Pyongyang à Caracas
Force est de constater que le cordon ombilical qui relie toutes ces affaires est que les pays concernés à savoir le Venezuela et la Corée du nord sans oublier la Chine, l’Iran et l’Afghanistan sont tous dans le collimateur des Etats-Unis. Quelle que soit l’administration au pouvoir. Et qu’il y a toujours une quelconque implication israélienne.
Comote tenu que deux d’entre eux ont déjà fait l’objet d’agressions américaines, peut-on deviner que les révélations sur la mission secrète en Corée du nord seraient un ultimatum que le tour de Pyongyang devrait intervenir après celui de Caracas ? Seuls les évènements pourront répondre. Le tour de la Chine semble être réservé en dernier. Elle a réalisé la semaine écoulée l’une de ses démonstrations de force les plus importantes dans son histoire.
Et Trump de rebaptiser le département de la Défense en ministère de la Guerre !
A vrai dire, les USA ont toujours été un Etat belliqueux par essence. Avec le président actuel, ils s’en vantent ostentatoirement. Son « message de force au reste du monde » s’apparente à une déclaration de guerre mondiale.
A la différence avec les première et seconde guerre mondiale, elle semble procéder par des guerres successives, faisant passer un pays après l’autre. A croire qu’elle avait commencé avec les guerres contre l’Afghanistan et l’Irak, puis contre la Syrie avant de passer par celle contre la Russie (via l’Ukraine) confiée aux Européens. Le Liban et la Palestine en font surement partie!
Source: Divers