Selon le quotidien britannique The Guardian, le président bolivien, Evo Morales, a ouvert une nouvelle Académie militaire «anti-impérialiste» pour contrer la politique américaine et l’influence militaire en Amérique latine.
« Alors que l’empire prône la domination du monde dans ses écoles militaires, cette École nous apprendra à nous libérer de l’oppression impériale », a-t-il déclaré le mercredi 20 février lors d’une cérémonie d’investiture.
« Nous voulons construire une pensée anticoloniale et anticapitaliste à travers cette École qui relie les forces armées aux mouvements sociaux. Elle contrecarrera l’influence de l’École des Amériques (School of the Americas) qui a toujours considéré les autochtones comme des ennemis internes », a-t-il déclaré à une foule où figuraient les ministres de la Défense du Venezuela et du Nicaragua.
Le quotidien britannique rappelle que certains officiers latino-américains formés à la School of the Americas, basée aux États-Unis, ont par la suite commis des atrocités sous les dictatures militaires du XXe siècle. En 2000, l’Académie de Fort Benning, en Géorgie, a été renommée « Institut de l’Hémisphère occidental pour la Coopération en matière de Sécurité ».
Morales, qui a expulsé l’Ambassadeur des États-Unis et les agents de lutte contre les stupéfiants en 2008, a accusé Washington d’avoir encouragé des « coups d’État au Congrès », tels que la procédure en destitution de la présidente suspendue Dilma Rousseff au Brésil.
Il a aussi accusé les États-Unis de promouvoir le terrorisme mondial par le biais d’interventions militaires, citant à titre d’exemple le développement du groupe wahhabite terroriste Daech (État Islamique-EI).
L’Académie de Santa Cruz a été inaugurée en 2011 sous le nom « École ALBA » à la suite l’alliance régionale, actuellement affaiblie, qui inclut le Venezuela, le Nicaragua, l’Équateur et Cuba.
Morales y avait invité le ministre iranien de la Défense, Ahmad Vahidi, en dépit des accusations qui lui sont attribuées d’avoir joué un rôle dans l’attentat à la bombe contre un centre communautaire juif, en 1994, qui a tué 85 personnes.
L’école ré-inaugurée porte le nom du général Juan Jose Torres, un membre de la gauche, qui a de facto présidé la Bolivie en 1970 et qui a expulsé les Peace Corps pour avoir soi-disant stérilisé des femmes autochtones.