Pétris par leur arrogance, les États-Unis se permettent de violer sans répit le droit international. Surtout lorsqu’il s’agit d’Israël.
Depuis la Palestine occupée, l’ambassadeur des États-Unis, David Friedman, s’est arrogé de reconnaitre à l’entité sioniste d’annexer une partie de la Cisjordanie.
«Dans certaines circonstances, je pense qu’Israël a le droit d’annexer une partie de la Cisjordanie», a déclaré David Friedman cité par le New York Times.
L’ambassadeur a toutefois refusé d’évaluer l’éventuelle position de l’administration américaine au cas où le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, décidait de tenir sa promesse de campagne et d’annexer les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée.
«Nous n’avons aucune position tant que nous n’aurons pas compris à quel point et dans quelles conditions, pourquoi cela a-t-il un sens, en quoi est-ce bon pour Israël et la région ou en quoi cela créerait-il plus de problèmes que cela en résoudrait», a-t-il indiqué, rapporte l’agence russe Sputnik.
«Ce sont autant de choses que nous voudrions comprendre et nous ne voulons pas juger sans savoir», a-t-il ajouté.
Une précaution verbale qui ne saurait tromper les prévisions des observateurs qui s’attendent à d’importantes annexions en Cisjordanie occupée, dans la foulée du Deal du siècle, un accord rédigé par l’administration américaine et destiné à mettre fin au conflit arabo-israélien, aux dépens des droits palestiniens légitimes et reconnus pas le Droit international. Dans ce dernier, la Cisjordanie devrait faire partie de l’Etat palestinien.
Durant sa campagne électorale, Benyamin Netanyahu a promis d’annexer des colonies juives en Cisjordanie. Ce qui devrait constituer une violation du droit international et pourrait porter un coup fatal à la solution du conflit israélo-palestinien dans le cadre d’une solution à deux États, estime le NYT.
Rapportant des avis critiques israéliens, notamment ceux d’un groupe d’anciens militaires et de responsables israéliens de la sécurité nationale, qui ont averti qu’une telle annexion pourrait conduire à un regain de violence.
L’an dernier, le président américain a reconnu l’annexion par Israël du Golan occupé. A l’insu des résolutions onusiennes. En échange de quoi Netanyahu lui a rendu la pareille en baptisant de son nom l’une des colonies de ce plateau syrien . Il avait auparavant décidé de reconnaitre la totalite de la ville de sainte de Jérusalem al-Quds occupée comme étant la capitale d’Israël et décidé d’y transferer l’ambassade de son pays.
Réponse de l’Autorité palestinienne
En réponse à ces propos, le gouvernement palestinien a dénoncé une politique américaine menée par des « extrémistes » sans « maturité politique ».
Dans un communiqué publié samedi soir, le porte-parole de ce gouvernement Ibrahim Melhem a condamné les propos de M. Friedman, dénonçant une politique étrangère américaine dirigée par « un groupe dont certains n’ont pas la maturité politique nécessaire et parmi lesquels se trouvent des extrémistes ». « Sur quel principe base-t-il sa conviction? », a demandé le ministère palestinien des Affaires étrangères.
« Sur le droit international interdisant l’annexion d’un territoire par la force? Ou la réalité imposée par les forces d’occupation? », a-t-il poursuivi dans un communiqué dimanche, envisageant de déposer une plainte auprès de la Cour pénale internationale.
Est aussi monté au créno le numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erekat. Il a lui qualifié M. Friedman « d’ambassadeur extrémiste des colons » israéliens, sur Twitter, avant d’ajouter: « leur vision consiste à annexer un territoire occupé, un crime de guerre selon le droit international ».
La colonisation par Israël de la Cisjordanie occupée et de Jérusalem-Est annexée, illégale au regard du droit international, s’est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis 1967.
Plus de 600.000 colons israéliens y mènent une coexistence souvent conflictuelle avec près de trois millions de Palestiniens.
M. Friedman a soutenu des intérêts colons israéliens et la fondation familiale de Jared Kushner, gendre et conseiller du président américain chargé du plan de paix, a financé des colonies israéliennes.
La direction palestinienne a suspendu les contacts officiels avec le gouvernement américain depuis décembre 2017, après la reconnaissance par Washington de Jérusalem comme capitale d’Israël. La communauté internationale a désapprouvé la décision américaine, les Palestiniens espérant faire de Jérusalem-Est la capitale de l’Etat auquel ils aspirent.
Washington a prévu de présenter fin juin à Bahreïn le volet économique de son plan.
Aucune date n’a toutefois été fixée pour la présentation du plan dans son ensemble, Israël entamant une nouvelle période électorale après l’échec du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à former une coalition à l’issue des législatives d’avril.
Sources: Sputnik, AFP, autres
Source: Divers