L’Iran a mis en exécution son avertissement de dépasser le cap de stock d’uranium enrichi à plus de 300 kg, dicté par l’accord nucléaire de 2015, et menace d’aller au-delà de son niveau en franchissant le niveau de 3.67%.
La réserve iranienne d’uranium enrichi à 3.67 a dépassé le seuil des 300 kilos, a déclaré le chef de la diplomatie iranienne Mohamad Jawad Zarif selon lequel l’Iran s’est affranchi de ses obligations stipulées dans les clauses 26 et 36 de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien (PGAC).
M. Zarif s’est basé dans ses déclarations sur les calculs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Ayant effectué une dernière vérification le mercredi 26 juin dernier, elle a elle aussi confirmé ce lundi le dépassement de la limite autorisée d’uranium enrichi, constatant que le stock de cet uranium dépasse les limites dictées par l’accord nucléaire signée par l’Iran et les 5+1 du Conseil de sécurité en 2015.
Personne ne manquera de respect à l’Iran
Pour le tenir éloigné de toute application militaire, celui-ci limitait les activités du programme nucléaire iranien en lui interdisant de stocker plus de 300 kilos de cet uranium faiblement enrichi et en limitant aussi ses réserves d’eau lourde (un autre produit à usage nucléaire).
« Nous ne nous plierons jamais aux pressions américaines et Washington se devrait de respecter Téhéran », a taclé M. Zarif dans son intervention au cours d’une cérémonie célébrant la Journée nationale iranienne pour l’industrie et les mines.
Et Zarif de poursuivre : « Nous allons obliger le monde à ne parler avec l’Iran qu’avec le langage du respect et à ne jamais menacer un iranien ».
Selon lui, l’Iran n’est pas en position de faiblesse. « Ils ont déployé tous leurs efforts dans toutes les régions autour de nous mais ils ont été défaits », a assuré le ministre iranien, soulignant que son pays a prouvé durant toutes ces années « qu’il réplique à la paix par la paix et à la menace par la résistance».
INSTEX dans dix jours sinon
Un an après le retrait des États-Unis du Plan global d’action conjoint (PGAC), le Conseil suprême de la sécurité nationale d’Iran a envoyé deux lettres signées par le président Hassan Rohani et le secrétaire du Conseil aux pays membres de l’accord, avertissant que « si les intérêts de l’Iran dans le cadre de l’accord nucléaire ne sont pas défendus, le pays augmentera le niveau d’uranium enrichi dans 60 jours ».
Téhéran insiste en même temps auprès des pays restant favorables à ce pacte (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) de « rendre opérationnels leurs engagements en particulier dans les secteurs pétrolier et bancaire », sous peine de voir l’Iran renoncer à appliquer d’autres de ses engagements, ajoute le Conseil.
Dans un communiqué le porte-parole du ministère iranien des AE a ce lundi de nouveau exhorté les Européens à mettre en application les différents mécanismes de l’INSTEX, le système de paiement qu’ils ont conçu pour remplacer le Swift américain.
« Il ne reste plus que 10 jours devant eux, espérons qu’ils pourront prendre les mesures pratiques pour la mise en application de l’Instex », a affirmé Abbas Moussaoui, lors d’un point de presse.
Il faisait allusion à la date fatidique du 7 juillet, date à laquelle auront expiré les 60 jours de délai donné par l’Iran pour son entrée en vigueur.
« Si l’Europe ne prend pas de mesure nécessaire durant cette époque, l’Iran entamera la seconde démarche à partir du 7 juillet », a averti M. Moussaoui.
Interrogé sur la nature de cette démarche, il a signifié qu’elle portera sur l’enrichissement de l’uranium.
Il est question entre autre d’élever son niveau à plus de 3.67%.
Sinon de l’Uranium enrichi à 3.68, en quelques jours
Behrouz Kamalvandi, le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique a signalé que cette deuxième phase pourrait voir le niveau d’enrichissement passer de 3,67 à 3,68 %, voire plus.
Selon lui, elle se fera plus rapidement que la première. « En un jour ou deux,…, les réserves iraniennes vont augmenter avec davantage d’élan. Si pour [les Européens], l’accord sur le nucléaire compte, ils devront se battre pour le maintenir», avait-il averti depuis le 17 juin.
A ce sujet, l’amiral Ali Chamkhani, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, a indiqué que l’Europe ne s’est jamais donné la peine de payer les frais du sauvetage de l’accord sur le nucléaire qui comptait pour une victoire historique.
« Elle se contente de la situation prévalant avec pour toile de fond la montée des tensions entre les États-Unis et l’Iran », a-t-il déploré dans une note envoyée à Fars News.
Sources: AFP, Press TV; Fars News, Al-Alam
Source: Divers