Le président du parlement libanais Nabih Berri a emboité le pas au secrétaire général du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem sur les armes de la Résistance. Tous deux ont insisté sur les mêmes principes : « les armes de la Résistance ne sont pas négociables et ne doivent être abordées que dans le cadre d’un dialogue national consensuel, dans le respect de la Constitution et du serment d’allégeance, et non sous la pression extérieure ou intérieure ».
Lors d’un discours, dimanche 31 août, à l’occasion de l’anniversaire de la disparition de l’imam Moussa al-Sadr et de ses deux compagnons, M.Berri a insisté sur le fait que « les armes de la Résistance constituent notre fierté et notre honneur ».
M.Berri a en outre refusé de faire peser sur l’armée la responsabilité de la gestion de la question des armes, soulignant que « la proposition américaine (approuvée par le gouvernement, ndlr) ne se limite pas à une restriction des armes, mais représente plutôt une alternative à un accord de cessez-le-feu. Alors qu’Israël n’a pas rempli ses obligations et poursuit son agression », citant les déclarations de Netanyahu et sa carte qui place le Liban dans le « rêve israélien ».
Le président du Parlement s’est également pris sur ceux qui sont « obsédés par le vide et misent sur l’agression israélienne pour faire pencher la balance », les accusant d’intimider une composante fondatrice de l’entité libanaise, à savoir les musulmans chiites du Liban.
M.Berri a dans ce contexte estimé que « les esprits sataniques et la rhétorique d’incitation sont plus dangereux pour le Liban que les armes de la résistance », soulignant que « céder à la haine éloigne les Libanais du véritable ennemi ».
Le chef du parlement a également appelé à « établir des passerelles de dialogue et à barrer la route à la guerre civile, que certains encouragent en semant la discorde entre l’armée et la Résistance ».
Il a précédemment communiqué ce point au président Joseph Aoun et au Premier ministre Nawaf Salam par l’intermédiaire du vice-Premier ministre Tarek Mitri.
Le quotidien libanais Al-Akhbar a appris que M.Berri a clairement signifié à M.Mitri que « la séance du cabinet -qui était prévue demain mardi- si elle était exclusivement consacrée à l’examen du plan préparé par l’armée concernant les armes de la Résistance, témoignerait d’une volonté d’escalade, d’autant plus que le différend persiste quant à l’origine de la décision du gouvernement sur le désarmement de la Résistance ».
M.Berri a indiqué que les deux ministres du Hezbollah boycotteront la séance gouvernementale, tandis que ceux du mouvement Amal la quitteraient. Cela a incité M.Mitri et le cercle restreint des ministres entourant Salam à recommander le report de la séance à vendredi prochain afin de permettre de nouvelles consultations.