Le corps de Mamoudou Barry, jeune enseignant guinéen victime il y a deux semaines d’une agression « raciste » à Rouen, dans le nord-ouest de la France, a été ramené samedi en Guinée, a-t-on appris auprès de l’avocat de sa famille, Me Jonas Haddad.
« J’ai accompagné la famille ce matin à (l’aéroport) Charles de Gaulle d’où l’avion a décollé en début d’après-midi pour Conakry où il devrait arriver dans la soirée », a indiqué l’avocat à l’AFP.
Le convoi funéraire prendra dimanche la route pour la localité de Mamou, d’où était originaire Mamoudou Barry, située à environ 300 km au nord-est de la capitale guinéenne, a précisé l’avocat.
A Strasbourg, dans l’est de la France, une marche blanche en hommage au jeune enseignant-chercheur a réuni samedi après-midi environ 200 personnes dans le centre-ville, selon la préfecture et les organisateurs.
« Nous avons voulu dénoncer cet acte (le tabassage à mort de Mamoudou Barry, ndlr) que nous considérons comme barbare », a indiqué à l’AFP Mamadou Saliou Bah, l’un des organisateurs de la marche. « Nous voulions rendre hommage à un compatriote parti dans la fleur de l’âge » et « sensibiliser tout le monde afin que ce genre d’actes ne se reproduise plus », a ajouté M. Bah.
Plusieurs associations, comme le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) ou Caritas, s’étaient jointes à l’appel, a-t-il encore indiqué.
A Laval (ouest), une centaine de personnes ont également manifesté contre cette mort violente, avec pour slogan: « Mort au racisme ».
Agé de 31 ans, Mamoudou Barry, père d’un enfant de deux ans, est mort des suites de ses blessures après avoir été roué de coups dans la rue lors d’une agression qualifiée de raciste par ses proches à Canteleu, dans la banlieue de Rouen.
Un homme a été interpellé et hospitalisé en raison de ‘problèmes psychiatriques’.
Mamoudou Barry avait soutenu une thèse de droit sur les « Politiques fiscales et douanières en matière d’investissements étrangers en Afrique francophone » le 27 juin dernier à Rouen.
Source: Avec AFP