Les forces de sécurité ont arrêté « près de 2.000 personnes » en Egypte après des manifestations antigouvernementales il y a une semaine, a affirmé ce vendredi 27 septembre l’organisation Human Rights Watch (HRW), quelques heures avant de possibles nouvelles protestations.
Les autorités ont fait état pour la première fois publiquement, le jeudi 25 septembre, de ces rassemblements inédits depuis des années, le procureur général affirmant dans un communiqué qu’un millier de personnes avaient été arrêtées et interrogées « lors des manifestations » tenues les 20 et 21 septembre.
Outre les arrestations, HRW a affirmé que les autorités avaient bloqué « des sites internet politiques et d’information et interrompu d’autres services internet utilisés par les manifestants pour communiquer ».
« Les arrestations massives du gouvernement et les restrictions sur internet semblent être destinées à dissuader les Egyptiens de manifester », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice du Moyen-Orient à HRW.
Parmi les 2.000 personnes arrêtées, figurent 68 femmes et un nombre indéterminé d’enfants, indique l’organisation, rapportant des propos d’avocats.
L’un d’eux a indiqué que plusieurs détenus avaient été relâchés, dont plusieurs enfants.
Des personnes ont été arrêtées lors des manifestations le 20 septembre mais beaucoup d’autres à leur domicile plusieurs jours plus tard, selon l’ONG.
Le gouvernement détient des centaines de personnes dans des centres de détention secrets des services de renseignement et dans des camps des forces de sécurité ou de la police, qui sont « illégaux » et auxquels les avocats n’ont pas accès, ajoute HRW.
Les détenus sont accusés d’avoir « rejoint un groupe terroriste », « manifesté sans autorisation » ou encore « diffusé des fausses informations », selon des avocats.
« Les autorités devraient s’engager à respecter le droit à un rassemblement pacifique », indique l’ONG qui demande la libération de toutes les personnes arrêtées.
L’ONG appelle également les autorités à arrêter d’interférer sur la Toile.
Une série de vidéos postées depuis début septembre sur Facebook par un entrepreneur égyptien en exil, Mohamed Aly, a poussé des centaines de personnes
à manifester le 20 septembre aux cris de « Sissi dégage », en référence au président Abdel Fattah al-Sissi, qui dirige le pays d’une main de fer depuis 2013.
Les manifestations ont été rapidement dispersées par les forces de l’ordre.
Source: AFP