Des sources proches du dossier ont indiqué au New York Times que l’envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, prévoit une nouvelle rencontre avec le dirigeant du Hamas, Khalil al-Hayya, dans la bande de Gaza, afin de discuter du plan de paix pour Gaza que le président américain Donald Trump voudrait imposer au Conseil de sécurité qui se prononcera lundi à 17H00 (22H00 GMT).
Selon le NYT, cette initiative confirme la volonté de l’administration Trump de maintenir un dialogue direct avec le Hamas, malgré sa désignation comme « organisation terroriste étrangère ». Elle devrait inciter ce mouvement de résistance à adopter ce texte qui fait face à un concurrent russe lequel insiste pour que l’ONU soit chargée du dossier de la bande de Gaza et fait remarquer que le Plan de Trump n’évoque pas la solution des deux Etats.
Selon une source, l’un des points les plus importants que Witkoff entend aborder avec al-Hayya est le cessez-le-feu dans la bande de Gaza, conclu le mois d’octobre dernier. Depuis, les deux belligérants ont procédé à un échange de prisonniers.
La date de la rencontre n’est pas encore fixée et le calendrier proposé pourrait être modifié compte tenu de la sensibilité du sujet, ont précisé deux sources proches du dossier. Mais les représentants de Witkoff et du Hamas ont refusé de commenter, et la Maison Blanche n’a pas répondu aux questions à ce sujet.
Une précédente rencontre entre les deux hommes avait eu lieu à Charm el-Cheikh, en Égypte, en octobre dernier, avant la signature de l’accord de cessez-le-feu. En présence de Jared Kushner, gendre de Trump et l’un des médiateurs.
Dans une interview accordée à l’émission « 60 Minutes » de CBS le 19 octobre, Witkoff a déclaré avoir présenté ses condoléances à Hayya pour la mort de son fils, ajoutant : « Je lui ai dit que j’avais moi aussi perdu un fils… Nous appartenons tous deux à un club très douloureux, celui des pères qui ont enterré leurs enfants. »
Il y a certes une grande différence entre la manière dont les deux fils ont été tués.
Hamam al-Hayya est tombé en martyr lors d’une frappe israélienne au Qatar le mois de septembre dernier.
Andrew Witkoff, âgé de 22 ans, est décédé en 2011 d’une overdose d’oxycodone dans un centre de désintoxication en Californie.
En avançant la perte aux deux pères de leur fils, Witkoff a utilisé avec Hayya, le discours de la douleur commune.
Le discours qui visent à mettre en valeur des caractéristiques communes avec l’interlocuteir est fréquemment utilisé par les sionistes tant avec leurs amis qu’avec leurs ennemis.
Avec les Chrétiens, ils leur arguent que Jésus appartient aux fils d’Israël et qu’ils appartiennent à la même civilisation « judéo-chrétienne ».
Aux occidentaux laïcs, ils prétendent qu’ils sont ensemble les précurseurs de la civilisation occidentale actuelle et ses défenseurs imbattables. Netanyahu adore ce genre de rhétorique et ne manque jamais l’occasion de le répéter.
Avec les Musulmans, les juifs sionistes leur rappellent qu’ils sont leurs cousins du fait que les fils d’Israël et les fils d’Ismail appartiennent à la filiation du prophète Ibrahim. Ils proposaient aux responsables saoudiens une alliance entre leurs pétrodollars arabes et l’intelligence juive. Ce qui avait mis hors d’eux plusieurs responsables saoudiens, car la proposition suggère que les Arabes ne sont pas intelligents.
Ce qui n’a pas empêché bien entendu les dirigeants des régimes arabes de s’allier avec Israël et de normaliser avec lui aussi bien ouvertement qu’en catimini. Certainement pas parce que juifs et musulmans sont des cousins germains.
N’en demeure pas moins que dans une situation normale, et dans des négociations équitables, le fait de mettre de l’avant des caractéristiques communes avec l’interlocuteur permet à celui qui le fait de briser le froid, de rapprocher les distances et d’établir une certaine confiance. Ce qui fait passer le courant pour mener à bien une négociation en sa faveur.
Dans le cas de Witkoff il en faut bien davantage pour rassurer Hayya dont le fils a été tué avec le feu vert de l’administration à laquelle le premier appartient, sans compter qu’il fait partie des auteurs du projet qui ont usurpé sa partie et persécuté son peuple et continuent de le faire.
Dans ce cas la rhétorique de la douleur commune n’est rien d’autre qu’une arnaque mesquine, une de plus, un savoir-faire dans lequel les sionistes excellent.
Source: Divers



