Le quotidien israélien Maariv rapporte que le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé, dans un bref communiqué publié le jeudi 13 novembre 2025, que le conseiller à la sécurité nationale par intérim, Gil Reich, et le secrétaire militaire, le général de division Roman Gofman, ont rencontré leurs homologues grecs à Athènes le mardi pour discuter de « questions politiques et régionales ».
Le journal souligne que derrière ce ton calme et formel se cache une importante initiative politico-sécuritaire stratégique sur le plan diplomatique, menée à huis clos.
Selon le quotidien israélien, cette visite ne s’inscrit pas dans le cadre des contacts réguliers entre Tel-Aviv et Athènes.
Des sources proches du dossier indiquent que l’envoi de deux hauts responsables – qui dirigent de facto l’action politico-sécuritaire du bureau du Premier ministre – témoigne d’une volonté de relancer le dialogue interrompu par la guerre génocidaire contre Gaza.
Ces mêmes sources précisent que l’objectif des rencontres était de reprendre les mesures suspendues depuis deux ans dans le cadre des relations bilatérales.
La Turquie au cœur des discussions
Selon des sources israéliennes, les discussions ont porté sur les enjeux régionaux, notamment la Turquie, dans un contexte de critiques acerbes et persistantes du président Recep Tayyip Erdoğan à l’encontre d’Israël. Il a été noté que la Grèce est désormais envisagée pour une éventuelle participation aux accords d’après-guerre à Gaza, incluant la reconstruction civile et les projets d’infrastructures.
À l’issue des discussions, les deux parties ont convenu de tenir de nouvelles réunions ministérielles afin de renforcer la coordination politique et sécuritaire.
Énergie et sécurité : des enjeux interdépendants
Maariv a souligné que cette visite intervenait peu après le sommet régional sur l’énergie « 3+1 » organisé à Athènes – réunissant ‘Israël’, la Grèce, Chypre et de hauts responsables américains – où ont été abordés la politique énergétique, les câbles électriques sous-marins et les nouveaux corridors gaziers reliant le Moyen-Orient à l’Europe.
‘Israël’ considère la Grèce comme un acteur central de son accès au marché européen de l’énergie et des efforts de l’Europe pour réduire sa dépendance aux approvisionnements russes.
Le journal a ajouté que la coopération énergétique est directement liée au dialogue sur la sécurité, chaque volet renforçant l’autre et représentant des intérêts communs aux quatre parties.
Systèmes de défense aérienne avancés à l’étude
Parallèlement, les négociations ont progressé concernant le projet « Bouclier d’Achille », un ambitieux plan grec visant à créer un réseau de défense aérienne multicouche.
Ces derniers mois, le ministère grec de la Défense a repris les discussions en vue de l’acquisition de systèmes d’interception israéliens, pour un montant estimé à 3 milliards d’euros.
Parmi les systèmes envisagés figurent le David’s Sling, le SPYDER et le Barak MX, destinés à remplacer les plateformes obsolètes et à contrer la montée des menaces aériennes régionales.
Les négociations, interrompues pendant la guerre israélienne contre Gaza, ont repris, ‘Israël’ considérant ce projet comme essentiel au renforcement de ses liens avec Athènes.
Méfiances de la Turquie à l’égard de l’alliance gréco-israélienne
Selon Maariv, la Turquie perçoit avec suspicion la coopération israélienne avec la Grèce et Chypre, y voyant une tentative de saper la position d’Ankara dans la région et en Méditerranée orientale.
‘Israël’ insiste sur le fait que cette coopération repose sur des intérêts communs et s’inscrit dans une démarche plus large de stabilisation de la région et d’approfondissement des liens avec les membres actifs de l’OTAN.
Des sources israéliennes proches des négociations ont reconnu que la reprise du dialogue stratégique avec Athènes, malgré la rhétorique hostile d’Erdoğan, véhicule un message politique clair.
L’entourage de Netanyahu perçoit ces développements comme la preuve du renforcement de « l’axe helléno-israélien », une formation reliant ‘Israël’, la Grèce et Chypre, en phase avec les efforts de Washington pour stabiliser la Méditerranée orientale sur les plans politique, sécuritaire et énergétique.
« Israël » entame une nouvelle phase stratégique avec la Grèce
Selon des analyses israéliennes citées par l’article, la visite Reich-Gofman, la réactivation du projet Bouclier d’Achille et le sommet énergétique d’Athènes convergent vers une même tendance : les relations israélo-grecques entrent dans une nouvelle phase d’approfondissement stratégique.
‘Israël’ cherche ainsi à consolider sa position régionale et à s’intégrer plus profondément aux structures énergétiques et sécuritaires soutenues par l’Occident en Méditerranée orientale.
Même si le message est officiellement présenté comme technique, il est clair – à Athènes, Tel Aviv et Ankara – : ‘Israël’ renforce son alignement sur la Grèce et Chypre pour consolider sa position régionale et se repositionner au sein du nouvel ordre méditerranéen post-Gaza.



