Le chef du Conseil exécutif du Hezbollah, le cheikh Ali Daamouch, a déclaré que l’ennemi sioniste poursuit ses attaques quasi quotidiennes contre le Liban, avec le soutien et la participation des États-Unis.
« Ces attaques s’accompagnent de tentatives de siège et d’isolement de la population entière afin d’affaiblir son esprit de résilience et de fermeté. Le Liban se trouve ainsi face à un dilemme : la poursuite des massacres et des sièges quotidiens, ou la capitulation face aux conditions imposées par l’ennemi. Si nous ne recherchons pas la guerre, la reddition n’est pas une option pour nous », a-t-il déclaré lors d’une rencontre avec les conseils municipaux élus pour le mandat 2025-2031.
Rappelant que la guerre s’est terminée le 27 novembre 2024, suite à un accord conclu par le gouvernement libanais qui « stipulait la cessation des hostilités et le retrait de l’ennemi des territoires occupés » Cheikh Daamouch a indiqué que « le Hezbollah a accepté cet accord et la résistance en a respecté les termes. Cependant, Israël n’a pas respecté ce traité dès le premier jour, et ses violations flagrantes se sont multipliées par plus de cinq mille, au vu et au su de tous et avec la propre complicité et le soutien américains ».
« L’ennemi ne peut affecter la résilience de notre peuple, qui reste fermement attaché à sa terre et à son droit de vivre en sécurité, dans la stabilité et la dignité », a-t-il souligné.
Il a ajouté : « Aujourd’hui, quelles que soient les performances actuelles du gouvernement et de certains responsables, la situation exige que l’État assume pleinement ses responsabilités. Nous avons toujours revendiqué un État puissant et juste, digne de confiance pour son peuple, qui défende ses intérêts et protège sa souveraineté. Aujourd’hui, l’État affirme vouloir assumer ses responsabilités et l’accord stipule qu’il est chargé de veiller à sa mise en œuvre. Il dispose d’un canal de communication – le Comité de surveillance du cessez-le-feu – et il est du devoir du gouvernement d’agir par l’intermédiaire de ce comité pour contraindre l’ennemi à respecter le cessez-le-feu. Avant que l’ennemi ne s’engage à prendre les mesures requises, le Liban n’a aucun intérêt à recourir à d’autres moyens ni à contourner cet accord pour en imposer un autre. Par ailleurs, le point de départ indispensable de toute discussion libanaise sur une stratégie de sécurité nationale est la mise en œuvre de l’Accord du 27 novembre et la cessation des attaques. » Cet accord repose sur la résolution 1701 qui a mis fin à la guerre de 33 jours en 2006.
Il a souligné que « malgré la douleur, la souffrance et les effusions de sang du peuple libanais, cette étape requiert coopération, patience et sagesse ». « La résistance possède la sagesse, le courage et la clairvoyance nécessaires pour prendre des décisions adaptées à la situation actuelle », a-t-il affirmé.
Abordant la question du retour des habitants du sud et de la reconstruction, Cheikh Daamouch a indiqué que « le Hezbollah œuvre sur deux fronts. Le premier concerne l’indemnisation des personnes touchées. Ce qu’il a déjà fourni et ce qu’il fournira à l’avenir relève de ses responsabilités légales et morales envers son peuple. Nous avons accompli une tâche majeure, impossible pour les États, et nous avons réussi à réparer environ 370 000 logements, que leurs propriétaires ont pu regagner, et à héberger des milliers de familles dont les maisons avaient été détruites. Nous appelons cela la première phase, et elle doit être menée à son terme, tant en termes de réparations que d’hébergement, notamment dans les villages de première ligne du sud. Malgré les tentatives de siège, dont la plus récente a consisté en l’imposition de conditions et de procédures par la délégation du Trésor américain, qui constituent en réalité une tutelle américaine et une violation flagrante de la souveraineté du pays, et dont la cible principale est le dossier de la reconstruction, nous travaillerons à achever cette phase et nous l’annoncerons en temps voulu. »
Le président du Conseil exécutif du Hezbollah a souligné que « la seconde voie passe par l’État, et nous avons déployé des efforts considérables dans ce domaine, conscients de l’existence d’une décision politique visant à entraver la reconstruction et à exercer des pressions américaines sur les pays souhaitant apporter leur aide ».
Et de poursuivre : « Il incombe néanmoins à l’État de prendre en charge le dossier de la reconstruction. Les progrès réalisés jusqu’à présent ne constituent que des étapes préliminaires, telles que la loi sur les exemptions et la reconstruction, ou l’approbation du mécanisme d’indemnisation et de ses modalités de versement. Il s’agit du cadre juridique. Par ailleurs, en matière d’infrastructures, certains projets ont été menés à bien par le biais du Conseil du Sud ou d’institutions officielles, notamment pour l’électricité et l’eau. Un prêt de 250 millions de dollars de la Banque mondiale est en attente d’approbation au Parlement. Cependant, toutes ces mesures n’ont pas encore permis de financer la reconstruction des maisons détruites ni d’élaborer un plan pour repeupler les villages de la ligne de front que l’ennemi s’efforce de maintenir désertés. C’est un défi majeur que nous devrons relever pour permettre aux populations de rester dans leurs villages et leurs villes. »
Saluant « les efforts considérables déployés par les municipalités – efforts qu’il convient de remercier – et leur travail inlassable à la reconstruction des villages », Cheikh Daamouch a conclu: « Les victimes d’agressions retrouveront une vie normale et, si Dieu le veut, nous collaborerons avec vous pour nous relever. »
Source: Al-Manar



