La Grèce a mis son veto sur une déclaration de l’Otan soutenant Ankara qui était en cours de préparation au sein de l’organisation depuis l’intensification des hostilités dans le gouvernorat d’Idlib en Syrie. Des tensions qui ont déjà coûté la vie à au moins 33 soldats turcs, relate le quotidien grec To Vima.
Selon des informations exclusives de ce journal, le ministre grec des Affaires étrangères Nikos Dendias a demandé à la représentation permanente de son pays auprès de l’Alliance de rejeter le texte de la déclaration de l’Otan en soutien à la Turquie. En effet, ce texte n’a pas pris en compte la proposition grecque de faire référence au respect de l’accord UE-Turquie sur les réfugiés et les migrants, signé en mars 2016.
Ce pacte prévoit notamment, en échange d’une aide financière, le renvoi systématique des migrants vers la Turquie, et des mesures de la part d’Ankara pour éviter l’ouverture de nouvelles routes migratoires vers l’UE au départ de son territoire. Ce pacte avait considérablement diminué le nombre de passages de migrants vers la Grèce.
Mais depuis la montée des tensions à Idlib, la Turquie a décidé de ne plus retenir les migrants qui tentaient de gagner l’Europe. Le jour même, de nombreuses vidéos de correspondants de Sputnik en Turquie et sur l’île grecque de Lesbos ont constaté des mouvements de réfugiés vers ce pays de l’UE.
La proposition grecque s’est heurtée à une forte résistance de plusieurs pays, comme le Royaume-Uni, l’Allemagne, mais aussi les États-Unis et la France, souligne le quotidien.
La Turquie a demandé, par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu, d’entamer le processus de consultation politique prévu à l’article 4 du traité de Washington («Les parties se consulteront chaque fois que, de l’avis de l’une d’elles, l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité de l’une des parties sera menacée») afin de s’assurer du soutien de ses alliés.
Source: Sputnik