La chancelière allemande s’est élevée contre les sanctions américaines visant le gazoduc Nord Stream 2. Berlin dénonce l’attitude américaine et pourrait envisager une riposte économique.
Au nom de son gouvernement, la chancelière a souligné que ces mesures ne correspondaient pas à «notre compréhension de la loi» et allaient à l’encontre des discussions en cours. Dénonçant des «sanctions extraterritoriales», Merkel a appelé à mener le projet de construction à son terme.
La chancelière a par ailleurs rappelé les efforts de l’Allemagne dans les négociations, soulignant la «dimension politique» du projet. Elle a également insisté sur les mesures mises en œuvre pour ne pas isoler l’Ukraine, contournée par le tracé.
«C’est pourquoi l’Allemagne a déployé beaucoup d’efforts afin de trouver un accord sur un contrat de transit de gaz pour les années à venir, et ne pas couper l’Ukraine du transit et des droits de passage russes», a déclaré Merkel au Bundestag.
L’Allemagne vent debout contre les sanctions
Alors qu’un projet de loi de sanctions est en discussion au Congrès américain, les réactions de personnalités politiques allemandes se succèdent pour dénoncer les positions américaines.
Les nouvelles sanctions US contre Nord Stream 2 ont «peu de chances de l’arrêter», selon Forbes
Avant Merkel, Peter Altmaier, le ministre allemand de l’Économie et de l’Énergie, était lui aussi monté au créneau et avait blâmé Washington pour une «escalade dans les menaces de sanctions», pouvant entrer «en conflit avec le droit international».
Le gouvernement allemand envisage d’ailleurs une riposte économique, au cas où Washington persévérerait dans sa démarche, rapporte Bloomberg. Une action coordonnée de l’Union européenne n’est pas à exclure.
Long de 1.230 kilomètres, le gazoduc Nord Stream 2 doit relier la Russie à l’Allemagne, sur le modèle du Nord Stream 1. Le géant russe Gazprom a annoncé son inauguration pour fin 2020, début 2021.
Source: Sputnik